Visite guidée de la maison Europe

Le traité de Lisbonne donne à l'Europe une nouvelle maison, mieux adaptée au nombre de ses occupants mais aussi plus sophistiquée. Les dirigeants européens auront mis huit ans pour en dessiner le plan définitif et en terminer le gros ?uvre. Hier, ils ont enfin coupé le ruban. Mais il reste encore beaucoup de travail de finition à faire. La Britannique Catherine Ashton, nouvelle ministre des Affaires étrangères, au bras du président de la Commission, José Manuel Barroso, d'un côté, et du président du Conseil Herman Van Rompuy de l'autre pilotent le chantier.Dans la branche exécutive de la maison, tout d'abord, sous le pilotage du Portugais José Manuel Barroso, le chapitre des nominations n'est pas clos. Il lui manque encore deux noms pour boucler la nouvelle équipe du collège, qui prendra ses fonctions début 2010. Dans le courant de la semaine prochaine, le président Barroso doit terminer la distribution des portefeuilles. Aux députés européens, il a promis la création de deux nouveaux portefeuilles : aux libertés publiques et au développement durable. Officiellement, il a les mains libres. En pratique, toutefois, ses choix ne seront pas totalement souverains. En contrepartie de son soutien à la nomination de la baronne Ashton, Nicolas Sarkozy a obtenu pour Michel Barnier le grand portefeuille économique qu'il voulait : le marché intérieur européen. Le gaulliste savoyard, adepte du « modèle rhénan », succédera au libéral irlandais McCreevy, partisan du « moins légiférer ». Une petite révolution en perspective. Une fois leur maroquin en main, les candidats commissaires doivent passer l'épreuve du Parlement. Les élus les passeront au gril chacun leur tour pendant une ou deux heures fin décembre-début janvier. S'ils veulent l'investiture, ils devront maîtriser à fond leurs dossiers et se soustraire à tout soupçon de conflit d'intérêts.Au Conseil, dans l'aile réservée à la représentation des États, Herman Van Rompuy inaugure un nouveau job. Sa fiche de poste : « représenter l'Union » au niveau des chefs d'État dans les sommets internationaux, où il défendra « les positions que le Conseil aura approuvées ». Avis à Vladimir Poutine et Barack Obama, à l'avenir, c'est lui qu'il faut appeler. Mais on devra attendre encore quelques semaines son arrivée. Le Belge Herman Van Rompuy doit d'abord réinstaller à la tête de son gouvernement son malheureux prédécesseur, Yves Leterme. changement d'adressePendant ce temps, c'est le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt qui reste en piste, notamment lors du prochain sommet européen des 10 et 11 décembre. Début 2010 seulement, Herman Van Rompuy remontera donc la rue de la Loi du numéro 16, le « Matignon belge », au 175, où se trouve le Justus Lipsius, le siège du Conseil. Un homme veille à lui préparer sa place : le diplomate français Pierre de Boissieu, dont Nicolas Sarkozy a obtenu jeudi qu'il reste pour deux ans encore le patron opérationnel de la maison, en tant que secrétaire général.
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