État, collectivités  : Sarkozy monte au front sur les déficits

Il y avait deux volets dans l'intervention du chef de l'État, qui avait tenu à convier plusieurs centaines de maires, hier à l'Élysée. D'une part, Nicolas Sarkozy s'est montré plus qu'aimable à l'égard des édiles, multipliant les engagements d'écoute et de concertation. D'autre part, en une réponse à une question, l'hôte de l'Élysée a au contraire sorti le bâton, sur le thème des déficits publics. « Moi, j'ai promis que je ne remplacerai pas un fonctionnaire sur deux qui part à la retraite, mais si vous, les collectivités locales, vous en créez un de plus sur deux, comment on peut s'en sortir? c'est le même pays. » Et Nicolas Sarkozy d'en conclure « qu'il faudra bien que les responsables de la Sécurité sociale, ceux des collectivités locales et ceux de l'État parlent ensemble. Il y a un moment donné où il va falloir qu'on se retrouve tous, parce que le contribuable, c'est le même ». Ce moment, ce sera une « conférence nationale pour parler du déficit de la France », a annoncé le chef de l'État. Dominique de Villepin avait mis en place de telles conférences nationales (la troisième et dernière s'est tenue en mai 2008), mais l'exercice proposé par le chef de l'État pourrait prendre une forme différente. Par cette annonce, il veut montrer ainsi qu'il entend bien faire sienne la thématique de la baisse du déficit public, sujet laissé pour l'instant à François Fillon. « Il a voulu signifier que notre politique économique repose sur deux piliers, les investissements d'avenir et la réduction du déficit », explique un expert gouvernemental. Reste à savoir quelle sera la marge de man?uvre de l'exécutif s'agissant de la réduction des crédits des collectivités ou de la sphère sociale. Les collectivités ont beau jeu d'affirmer que leur déficit ne représentera que 0,5 % du PIB en 2010, selon Bercy, sur un total de 8,5 % de déficit public? Le chef de l'État pense aussi aux hausses d'impôts qu'elles décident chaque année.public largement acquisPour le reste, Nicolas Sarkozy a usé de sa rhétorique habituelle afin de convaincre les maires de la pertinence des réformes en cours. Le public lui était ? il est vrai ? largement acquis, les maires les plus hostiles ayant boycotté la rencontre. Le président a ainsi « présenté ses excuses » pour son absence au congrès des maires. « Ce n'est pas mon genre de ne pas faire face à mes responsabilités », a-t-il plaidé. Il a estimé que les communes étaient une « richesse démocratique » pour la France et affirmé les avoir toujours défendues. Il a aussi assuré comprendre les inquiétudes des élus. « Nous n'avons pas eu de réponse nouvelle, mais cela a permis d'apaiser les inquiétudes des élus », se réjouissait Jacques Pélissard, président de l'AMF à l'issue de la rencontre. Emporté par l'élan, Nicolas Sarkozy a promis aux maires de recommencer l'exercice une fois par an.
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