Un nom divise la coalition allemande

diplomatieElle a empoisonné les relations au sein de la grande coalition. Elle sème la perturbation dans la nouvelle coalition au pouvoir à Berlin. Elle, c'est Erika Steinbach, députée de la CDU d'Angela Merkel et surtout, présidente de la Ligue des déplacés, la BdV, une association qui défend la mémoire des quelque 14 millions d'Allemands qui, après 1945, ont été expulsés des pays de l'Est. Erika Steinbach veut représenter la BdV au sein de la fondation officielle Fuite, déportation et réconciliation chargée d'organiser des manifestations et des expositions sur un moment de l'histoire allemande qui reste douloureux outre-Rhin entre le drame qu'a représenté ces expulsions et la culpabilité liée au nazisme. L'ennui, c'est que le profil d'Erika Steinbach inquiète les voisins orientaux de l'Allemagne, notamment la Pologne. En 1991, elle avait voté contre la reconnaissance de la frontière Oder-Neisse avec ce pays. Certes, elle ne défend pas l'idée de réparations matérielles pour les expulsés et a mis beaucoup d'eau dans son vin ces dernières années, mais elle est diabolisée à Varsovie. En mai dernier, devant l'opposition des sociaux-démocrates, le BdV avait retiré sa candidature, mais l'a remis à l'ordre du jour après le changement de majorité en septembre dernier.angela merkel trancheraErika Steinbach se heurte cette fois au nouveau ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, chef du parti libéral FDP. Ce dernier a fait de l'amélioration des relations avec Varsovie une priorité. Il a d'ailleurs réservé à la Pologne l'honneur de sa première visite officielle. Il ne peut donc accepter une nomination d'Erika Steinbach et a réclamé qu'elle retire sa candidature. La députée CDU ne veut pourtant pas en entendre parler. Du coup, la CDU et certains journaux conservateurs, comme la « FAZ », ne ménagent pas leur critique contre Guido Westerwelle. Le dernier mot reviendra à Angela Merkel qui, selon son habitude, est restée muette sur le sujet pour le moment. Mais les relations entre CDU et FDP, déjà tendues en raison de la réforme fiscale, ne sortiront pas renforcées de cette nouvelle querelle.Romaric Godin, à Francfort
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