Une épée signée Chanel Contrairement au traditionnel habit vert, en drap noir et brodé d'un feuillage d'olivier en soie, le port de l'épée n'est pas indispensable lors de « l'installation » d'un nouveau membre sous la Coupole. Autrefois obligatoire à la cour de Napoléon, courante au XIXe siècle, l'épée est devenue, au fil des ans, une tradition à forte charge symbolique.Réalisé entièrement à la charge du nouveau membre ? c'est-à-dire financé par son entourage ? l'objet peut être une arme ancienne, une épée de cour ou une véritable ?uvre d'art fabriquée par l'artisan de son choix (Cartier, Goudji, Falize, etc.). Le touche-à-tout William Christie ? claveciniste, chef d'orchestre, spécialiste de la musique baroque ? a choisi, dès son élection officielle l'année dernière, l'univers de la maison Chanel pour donner vie à son précieux accessoire.Un choix plus qu'évident, car le musicien est conquis par l'engagement sincère, tout au long de sa vie, de Gabrielle Chanel. Mécène (dès les années 1920) des plus grands artistes, la Grande Demoiselle n'a cessé d'accueillir rue Cambon poètes, romanciers, peintres et compositeurs. Pour l'élection, à l'Académie française, de ce dernier (en 1955), Coco Chanel offrit même une émeraude de près de 3 carats, destinée à sertir l'épée dessinée par le poète lui-même.Plus d'un demi-siècle plus tard, les ateliers parisiens de Chanel Joaillerie perpétuent la tradition en réalisant, pour l'intronisation de William Christie, une pièce de haute joaillerie. Le studio de création s'est inspiré des passions de l'artiste ? la musique et les jardins à la française ? en mêlant matériaux naturels et discrets clins d'?il.Dans son fourreau en galuchat vert, la dague en bois précieux, cristal de roche, or et émail est gravée ? par endroits ? de tulipes flammées, des initiales de l'artiste et des paroles calligraphiées de l'opéra « les Arts florissants », dirigé par le chef d'orchestre franco-américain. Une création qui a nécessité près de quatre mois de travail. Bientôt entre les mains, le 27 janvier prochain, d'un nouveau membre de l'Institut de France. Julie André

latribune.fr

21 Nov 2009, 1:46

Partager :