MySkreen doit convaincre les chaînes pour installer son modèle

Par latribune.fr  |   |  434  mots
Proposer tous les programmes disponibles gratuitement en télévision de rattrapage, tous les films et programmes vendus à la demande en un seul clic avec un compte unique : c'est le projet de MySkreen. Ouvert en juin 2009, ce site veut simplifier l'accès à la vidéo à la demande (VàD) aujourd'hui disséminée en France sur des dizaines de plates-formes. Depuis novembre, MySkreen accélère son développement. Pour Frédéric Sitterlé, son fondateur, il y a urgence, car « il reste six mois à un an pour s'organiser et créer un acteur français avant la déferlante d'Apple et de Google dans la télévision », qui imposeront leurs conditions. MySkreen multiplie les partenariats : avec la SNCF, comme fournisseur de programmes de la BoxVOD embarqué dans les trains ; avec la presse, à travers des opérations où un code encarté dans un magazine permet de voir un film sur MySkreen, comme « Télé-Loisirs » vient de le faire pour « Twilight 3 » ; ou encore des suggestions de programmes à visionner autour d'un sujet traité dans des journaux partenaires (« Télérama », « Le Parisien » ou « Le Figaro » actionnaire à 20 % de MySkreen). « Accélérateur d'audience »Mais les chaînes françaises restent sur leurs gardes. Elles acceptent bien de faire référencer leur offre de TV de rattrapage sur MySkreen qui liste au total 1,3 million de films et programmes TV et reçoit 1,5 million de visiteurs par jour. Mais au-delà de cette fonction d'annuaire et de comparateur de prix entre plates-formes de VàD, seules Public Sénat, LCP, BFM, France24, et Arte ont consenti à rendre leurs programmes accessibles en un clic depuis son compte MySkreen. Les autres préfèrent renvoyer vers leurs propres sites, où elles commercialisent la publicité sans avoir à en partager les recettes. Et les principales offres de VàD payante, comme CanalPlay, ne sous-traitent pas non plus la transaction à MySkreen qui prélève 30 % à 40 % de commission. Canal Plus indique : « Notre intérêt est de fidéliser à nos offres, d'éditorialiser complètement notre service. » TF1 ne commente pas, et M6 ne souhaite pas rendre l'offre de rattrapage accessible depuis MySkreen. Pour stabiliser son modèle, le jeune site doit donc encore les convaincre qu'il peut être un « accélérateur d'audience » assez puissant pour justifier un partage de recettes. Dans le cadre du grand emprunt, il va répondre aux appels à projets sur la numérisation des contenus, et espère un partenariat avec l'Institut national de l'audiovisuel (Ina), qui pourrait entrer à son capital. Comptant sans doute sur la vieille institution audiovisuelle pour gagner le respect du secteur...Isabelle Repito