Les comptes sociaux de l'Allemagne vont retrouver le vert dès cette année. C'est ce que prévoit l'institut économique IfW de Kiel dans une étude publiée ce jeudi. En basant ses calculs sur les prévisions officielles du gouvernement concernant la croissance, le chômage et le revenu disponible, l'institut estime que le déficit des assurances maladie, chômage, retraite et dépendance qui était de 2,4 milliards d'euros en 2010 devrait se transformer cette année en un excédent de 4,5 milliards d'euros. En 2012, l'excédent devrait encore progresser à 5,8 milliards d'euros, malgré le ralentissement de la croissance. Il est vrai qu'en 2010, le seul responsable du déficit global était l'Agence fédérale pour l'emploi (Bundesagentur für Arbeit) avec un trou de 8,1 milliards d'euros. Une situation qui s'expliquait à la fois par la baisse de 0,5 point des cotisations décidée en 2009 par le gouvernement et par les dépenses engagées pendant la crise. La baisse du chômage ne commencera à faire effet qu'en 2011. Avec 300.000 demandeurs d'emplois en moins et un taux d'activité de la population qui devrait atteindre des records, le déficit de l'assurance-chômage pourrait ainsi reculer à 2,8 milliards d'euros. Et un quasi-équilibre devrait être atteint dès l'an prochain. Poursuivre l'effortLes autres assurances sociales devraient rester dans le vert. L'augmentation des cotisants et la limitation de la revalorisation des pensions à 1,1 % par an va ainsi permettre à l'assurance retraite de compenser le contrecoup du plan de rigueur qui ôte deux milliards d'euros de recette au système en supprimant le paiement des cotisations aux bénéficiaires des minima sociaux. L'excédent reculera en 2011 de 1,2 milliard d'euros (contre 1,7 milliard en 2010) avant de remonter à 4,2 milliards d'euros en 2012. Enfin, l'assurance maladie va profiter cette année de la hausse des cotisations salariales de 0,6 point ainsi que des baisses de prix arrachées aux laboratoires sur les médicaments. L'excédent de la branche maladie devrait ainsi atteindre cette année 5,8 milliards d'euros, soit 57 % de plus que l'an passé. Mais la hausse des dépenses ramènera en 2012 ce surplus à 1,7 milliard d'euros. Avec ces chiffres, il semble acquis que le déficit public allemand reviendra dès cette année dans les limites prévues par le Traité de Maastricht. Malgré tout, nombreuses sont encore les voix, comme celle du président démissionnaire de la Bundesbank Axel Weber, pour appeler à poursuivre l'effort de consolidation budgétaire. Mais compte tenu de ces excédents, comme le souligne l'auteur de l'étude Alfred Boss, le gouvernement pourrait être tenté par une baisse des cotisations retraite à l'approche des élections de 2013.

latribune.fr

21 Avr 2011, 21:37

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