L'Égypte à la reconquête des touristes

L'Égypte des pharaons a toujours été une destination privilégiée pour les Français ; elle représentait jusqu'à 20 % du chiffre d'affaires des professionnels. En 2010, le tourisme a rapporté 13 milliards de dollars à l'Égypte, soit 6 % du PIB et 2 millions d'emplois. Aujourd'hui, le secteur est en berne. Les touristes délaissent les pyramides. Au lendemain de la révolution pacifique, dite du papyrus, les Égyptiens sont pourtant descendus par centaines, balais en main, pour nettoyer les lieux, redonner tout son pimpant à la place de la Libération et tenter de regagner la confiance à ceux qui ont fui précipitamment l'Égypte par peur des représailles aux étrangers. Mais cela n'a pas suffi. 210.000 personnes avaient quitté le pays pour la seule dernière semaine de janvier. Et depuis, malgré la chute de Moubarak et le retour au calme, les agences ont toutes les peines du monde à persuader les voyageurs de reprendre la voie du Caire. Le manque à gagner depuis le début de l'année est évalué à 825 millions de dollars. Il y a urgence à reconquérir le coeur des touristes étrangers, à rassurer. Depuis le 22 février, le gouvernement français a levé toutes réserves. Et si certains groupes hôteliers internationaux ont joué la prudence (le Four Season a notamment opté pour le transfert d'une grande partie de ses employés vers ses autres hôtels étrangers), chacun aujourd'hui veut faire bonne figure. « Les événements de janvier ont effrayé les étrangers, explique ce guide, mais aujourd'hui, il n'y a plus aucun danger, la situation est revenue à la normale. » Sur Internet, les promotions sur l'Égypte se multiplient. Au Caire, certains tentent même de séduire avec un tourisme révolutionnaire. Les tee-shirts « I love Egypt » fleurissent sur les poitrines des patriotes. La place Tahrir, emblème de la révolution pacifique, est devenue le lieu incontournable où se faire prendre en photo. Alain Juppé, Hillary Clinton... Chaque représentant gouvernemental étranger s'emploie à donner l'exemple en foulant le sol du centre névralgique du Caire. Les bons mots des dirigeants sont diffusés tels des mantras. « Nous sommes tous égyptiens », a ainsi déclaré Jens Stoltenberg, le Premier ministre norvégien. Sur place, la population espère que les étrangers entendent le message. L'Égypte a besoin qu'on lui rende visite. Et qu'on la soutienne. Comme l'affirme le romancier Paulo Coelho, « le monde ne devient meilleur que parce que des gens risquent quelque chose pour le rendre meilleur. Merci aux Égyptiens. » Merci aux touristes.
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