Le regard politique d'Hélène Fontanaud  : docteur au FMI, candidat placebo en France

Jeudi soir, le directeur général du FMI était l'invité de France 2. Sur fond de Capitole (celui de Washington, pas celui qui est proche de la roche Tarpéienne), DSK a habilement slalomé entre les questions sur sa possible candidature aux primaires socialistes pour la désignation du candidat à l'élection présidentielle de 2012. Le staff de communicants de l'ancien ministre de l'Économie est régulièrement mis à contribution pour trouver des formules suffisamment chocs pour instiller dans l'opinion française l'idée que le champion des sondages se prépare à la compétition sans heurter la morale du FMI, qui veut que son patron s'abstienne de tout commentaire sur la situation politique hexagonale.Pas chochotteJeudi soir, on a donc entendu un Dominique Strauss-Kahn sur un mode plutôt ironique : « C'est très agréable que vos compatriotes vous apprécient, évidemment ! Je ne vais pas faire la chochotte ! » Ou bien encore : « J'ai une petite tête et je ne sais penser qu'à une seule chose à la fois... » Mais pour ceux qui doutaient encore de son envie d'être candidat à la présidentielle, un moment de l'émission aura été révélateur. Interrogé sur le pacte dit « de Marrakech » qui le lierait à Martine Aubry, et selon lequel le mieux placé des deux irait aux primaires, DSK a eu une moue et a répondu en haussant les épaules : « Qu'est-ce que j'en sais, moi ! » Version édulcorée de la célèbre sentence de Charles Pasqua : « Les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent. »« À ma modeste place »Ainsi déterminé, même si c'est de façon encore subliminale, Dominique Strauss-Kahn a profité de ce passage télévisé pour répondre aux critiques de la gauche sur les potions de rigueur et d'austérité administrées en Grèce et en Roumanie. Avec, là aussi, une formule : « Le rôle du FMI, ce n'est pas d'être sympa. Le rôle du FMI, c'est de vous soigner. » Le docteur DSK pense donc faire, « à sa modeste place », des choses « utiles au monde, utiles à l'Europe et, de ce fait, d'ailleurs, utiles à la France ». « Qu'il y reste », vont sans doute penser nombre de ses concurrents socialistes à l'approche de l'échéance de 2012. Et c'est bien là que réside la difficulté pour l'ancien ministre de Lionel Jospin. À trop retarder sa décision, à trop s'installer dans la position d'un recours à la Jacques Delors, une comparaison qu'il a jugée flatteuse, DSK risque de devenir un candidat placebo. Un faux candidat qui procure autant de réconfort qu'un vrai, au mois jusqu'aux primaires, mais qui finalement n'a pas de réalité.
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