Europlasma prévoit 75 usines d'ici 2020 pour transformer les déchets industriels en électricité

Par latribune.fr  |   |  371  mots
Le procédé d\'Europlasma est unique et breveté. Il s\'agit de gazéifier les déchets industriels banals (tout sauf les produits dangereux) et le bois, puis de « cracker » les goudrons qui en sont issus. Le tout avec une torche à plasma. Chauffés à haute température (3 000 °C) dans une atmosphère sans oxygène, les déchets ne sont pas brûlés et le combustible obtenu permet de produire de l\'électricité, revendue à EDF, une fois passé dans les moteurs à gaz. « Aujourd\'hui, seuls 20 % des déchets industriels banals sont revalorisés dans les incinérateurs traditionnels. Ici, nous aurons un rendement de 40 % », met en avant Didier Pineau, son PDG. Autre argument de taille, actuellement, transformer une tonne de déchet avec le plasma coûte 60 euros, contre 70-75 euros dans une décharge classique. Enfin, la ressource nécessaire à la production d\'électricité est infiniment renouvelable.Un marché potentiel de 11,2 milliards d\'eurosPour l\'heure, l\'usine, qui a démontré sa capacité à atteindre la puissance de base de 6 mégawatts, peine à monter en puissance. Pour deux raisons : à cause de l\'instabilité d\'un équipement, acheté à un fournisseur extérieur, et du gel, qui a endommagé cet hiver la chaudière de l\'installation. Résultat, la production est à l\'arrêt depuis mars et devrait reprendre dans quelques jours. Didier Pineau reste confiant et parle de problèmes « passagers » liés à la mise en place d\'une technologie complexe. Si les rendements attendus se concrétisent, c\'est un énorme marché qui s\'ouvre : « Ne serait-ce qu\'en France, il faudrait fabriquer 280 usines pour répondre à la demande. Soit un marché potentiel de 11,2 milliards d\'euros », indique Didier Pineau. En 2011, Europlasma a réalisé un chiffre d\'affaires de 58 millions d\'euros contre 40,8 en 2010. C\'est la première étape d\'une « stratégie de conquête énorme », avance Didier Pineau. Si cette usine pilote fait ses preuves, huit autres installations similaires devraient voir le jour prochainement en France et en Angleterre. A l\'horizon 2020, il espère installer 75 usines. « Nous ciblons plusieurs marchés en Europe et en Asie (Japon, Taïwan et Chine), grâce à un partenariat avec le Japonais Kobelco », souligne-t-il.