La taxe britannique sur les banques en place dès 2011

Le Royaume-Uni devrait être le premier à imposer sa taxe sur les banques. Promise en juin, et suivie également de projets identiques en France et en Allemagne, cette taxe doit être en place au 1er janvier 2011. La proposition de loi a été présentée ce jeudi, et elle ne devrait pas rencontrer de difficultés à être votée.Comme annoncé en juin, le Trésor britannique espère lever 2,5 milliards de livres (2,8 milliards d'euros) par an, à partir de la deuxième année. Elle sera imposée aux banques britanniques sur l'ensemble de leur bilan, et aux opérations britanniques des banques étrangères, soit environ 200 établissements étrangers. « Les banques doivent apporter une contribution pleine et juste concernant les risques potentiels qu'elles posent au système financier et à l'économie », explique Mark Hoban, le secrétaire d'État à la City.Cette annonce a provoqué une nouvelle levée de boucliers de la part du secteur bancaire. « L'industrie bancaire a payé 26 milliards de livres (29 milliards d'euros) l'an dernier, et le nouvel impôt va augmenter ce chiffre », rappelle la British Bankers Association (BBA). La BBA s'inquiète en particulier de l'imposition de la taxe sur « l'ensemble du bilan » des banques britanniques : comment la double imposition, pour les opérations hors de Grande-Bretagne, pourra-t-elle être évitée ? « La proposition de loi est largement silencieuse sur ce point », attaque la BBA.RécriminationsDave Way, directeur de Marks Sattin, une agence de recrutement spécialisée dans le secteur financier, va dans le même sens : « Il est vital que le nouvel impôt ne soit pas vu comme une punition populiste contre le secteur bancaire. Le gouvernement doit faire attention à ne pas mordre la main qui le nourrit. »Derrière ces récriminations se cache cependant un certain soulagement. L'impôt est en ligne avec ce qui a été annoncé en juin. Dave Way lui-même affirme que l'impôt est « raisonnable ».L'opposition travailliste estime pourtant que la taxe est insuffisante. Pour réduire les coupes budgétaires, elle vient de demander que celle-ci soit augmentée pour rapporter 6 milliards de livres par an (6,7 milliards d'euros) (le Labour avait pourtant rejeté l'idée d'une taxe unilatérale sur les banques quand il était au pouvoir). L'Institute of Directors, une association très libérale, réplique qu'un tel niveau risquerait de faire partir les banques hors de Grande-Bretagne. « En comparaison, l'Allemagne compte ne lever que 1,2 milliard d'euros », rappelle Alistair Tebbit, son porte-parole.Canary Wharf, deuxième quartier d'affaires londonien le plus important après la City.
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