Windows à la papa

Par latribune.fr  |   |  311  mots
Le lancement aujourd'hui dans le monde entier du nouveau système d'exploitation (« operating system » ou « OS ») de Microsoft a quelque chose d'étrange. Windows 7, la septième version de ce logiciel de base, qui fait tourner neuf ordinateurs personnels sur dix dans le monde, est d'ores et déjà promise à un beau succès. L'absence de suspense commercial ne retire rien au caractère stratégique de cette opération. Mais, Microsoft le sait, le lancement de Windows 7 sera le dernier de ce type. Le dernier lancement à la papa. L'ère des logiciels que l'on achète dans les rayons d'un Surcouf ou d'une Fnac va bientôt relever de la paléontologie. Même les systèmes d'exploitation, qui semblaient jusque-là protégés de ce mouvement, parce que le plus souvent préinstallés sur l'ordinateur que l'on achetait, n'y échapperont pas. Alors pourquoi Microsoft déploie-t-il tant d'énergie dans Windows ? Est-ce par aveuglement ou obscurantisme ? Non, par lucidité. Le numéro un mondial des logiciels a bien vu les transformations à l'?uvre, les menaces des Google et autre Apple. D'ailleurs, instruit par le précédent Vista, dont la lourdeur n'avait d'égal que le nombre d'années et d'ingénieurs qui avaient été nécessaires à sa gestation, Microsoft a fait preuve de souplesse et de réactivité dans l'élaboration de son nouvel OS. Microsoft a aussi lancé sa révolution dans les logiciels à la demande, l'Internet, l'« informatique dans les nuages ». Mais ces défis seront d'autant mieux relevés que le groupe de Steve Ballmer profitera jusqu'au dernier cent de l'avantage considérable qu'il a conquis. Passer pour un ringard importe peu quand on sait que cette activité, qui ne pèse plus qu'un quart des ventes de Microsoft, génère plus de la moitié de ses bénéfices. jbjacquin@latribune.f