Le patronat à la man ? uvre

Emploi des seniors, partage de la valeur ajoutée, formation professionnelle ou rémunération des dirigeants? Depuis quelques mois, les lobbyistes des organisations patronales n'ont pas chômé. Leur objectif ? Convaincre l'exécutif de renoncer à toutes les mesures coercitives à l'égard des entreprises. Ou, à défaut, vider de leur substance les projets gouvernementaux considérés comme « à risque » par le Medef ou la CGPME.Un exercice que les organisations patronales ont toujours pratiqué, mais qui s'est, cette fois, heurté au volontarisme ? au moins de façade ? du gouvernement. Ainsi, sur l'emploi des seniors, à quelques semaines de l'entrée en vigueur des sanctions (lire ci-contre), le Medef et la CGPME ? les plus concernés par le dossier ? ne peuvent que reconnaître leur défaite. Pourtant, depuis un an, elles n'ont pas ménagé leur peine. Et, au printemps, elles semblaient avoir convaincu certains membres du gouvernement de ne pas publier les décrets précisant la loi de financement de la Sécurité sociale 2009. L'équivalent d'un enterrement discret mais efficace des sanctions. Las ! L'Élysée est venu rappeler tout le monde à l'ordre et les décrets ont été publiés quelques jours plus tard. Mais le patronat n'a pas désarmé. Et a tenté de trouver une astuce juridique pour s'exonérer de ces nouvelles obligations. Là encore, sans grand succès, obligeant, du coup, branches et entreprises à négocier dans l'urgence pour être dans les clous avant le 31 décembre.Autre exemple, lors de la négociation sur la formation professionnelle, au début de 2009, le patronat n'est pas parvenu à empêcher l'État d'imposer la création d'un fonds destiné à la formation des chômeurs d'un montant de 900 millions d'euros, prélevés sur les cotisations des entreprises.victoire provisoireLa bataille d'influence s'est révélée plus efficace sur la question de la rémunération des dirigeants ou du partage de la valeur ajoutée. Dans le premier dossier, le Medef a écarté la menace d'un comité des sages chargé de veiller au respect des bonnes pratiques, placé sous la tutelle de l'État. Et obtenu de régler les difficultés entre gentlemen. Sur le second point, l'abandon de la règle des trois tiers, pourtant chère au chef de l'État, a été acquis en contrepartie de la simple promesse d'ouvrir des discussions sur la place et le poids des élus du personnel. La victoire n'est cependant que provisoire? A. L.
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