Morgan Stanley en quête d'une stratégie claire

que Morgan Stanley se cherche. La banque d'affaires américaine a publié hier un bénéfice de 498 millions de dollars au troisième trimestre. Elle retrouve la rentabilité, mettant ainsi fin à trois trimestres consécutifs de pertes. La nouvelle a été saluée à Wall Street où le cours du titre s'envolait de 6 % à 34,50 dollars en début de séance. Morgan Stanley a notamment profité d'une hausse de 20 % de ses revenus en banque d'affaires (conseil en fusions-acquisitions et introductions en Bourse) à 1,22 milliard de dollars, alors que la plupart de ses concurrents subissent des baisses de commissions dans cette activité. Mais le retour à la rentabilité est surtout dû à une explosion de 75 % des revenus de trading qui ont atteint 3,24 milliards de dollars. Cette performance s'explique par le fait que Morgan Stanley a fortement réinvesti dans le trading pour compte propre, surtout sur les produits de taux (« fixed income »). Pourtant, au démarrage de la crise, fin 2007, la banque dirigée par John Mack avait diminué ses activités de trading et avait même fortement réduit la voilure il y a un an, après la faillite de Lehman Brothers. Une décision qu'elle a rapidement regrettée alors que ses concurrentes Goldman Sachs ou JP Morgan ont dégagé des bénéfices record depuis le début de l'année, en partie grâce au trading. Quoi qu'il en soit, ce changement de position dénote le flou stratégique qui subsiste chez Morgan Stanley.partenariatIl y a un an, la banque a noué un partenariat avec son actionnaire japonais Mitsubishi qui lui évite la faillite. Elle décide alors de développer sa base de dépôts pour subvenir à ses besoins de liquidités. Les deux banques lancent une alliance aux États-Unis en juillet dernier pour augmenter leur capacité de prêts aux grandes entreprises. L'an passé, Morgan Stanley envisage même des acquisitions dans la banque de détail. Mais rapidement, cette stratégie est rattrapée par la réalité, et la rapide remontée des marchés financiers qui l'oblige à « remettre les gaz » dans les activités de marché. Entre-temps, la banque rachète le courtier Smith Barney à Citigroup pour se doter d'un réseau de distribution. James Gorman, l'adjoint de John Mack, qui va prendre sa succession en janvier prochain, est à la man?uvre. L'objectif est alors d'accroître le réseau de distribution et de ne plus être qu'une usine de produits financiers. Mais avant-hier, la banque a annoncé la cession de son activité de gestion d'actifs dédiée aux particuliers qui couvre pourtant un nombre important de clients particuliers? Après avoir misé sur le développement des dépôts l'an passé, cette stratégie semble avoir été remisée aux oubliettes. Le futur patron, James Gorman, a insisté sur le fait que Morgan Stanley restait concentrée sur le courtage et la banque d'investissement. Une manière de sonner définitivement la fin de l'époque Dean Witter. La banque avec qui Morgan Stanley avait fusionné en 1997 était présente dans les activités d'épargne et de crédit aux particuliers. Cette stratégie doit maintenant être tenue.
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