Combien sont-ils au juste  ? Faute de recensement, les contra...

Combien sont-ils au juste ? Faute de recensement, les contrats précaires (CDD, contractuels, vacataires, etc.) restent une catégorie de l'ombre dans l'enseignement supérieur et la recherche. Pour cerner l'étendue du problème, une large intersyndicale (CGT, FSU, CFDT, Unsa, Solidaires, SLR, SLU et Unef) va diffuser un questionnaire dans toutes les universités et organismes de recherche.Selon le ministère, on compte dans les universités 23.500 personnels divers « non permanents ». Si leur proportion a légèrement décru depuis 2005, elle reste énorme comparée aux 57.000 enseignants-chercheurs « statutaires » (fonctionnaires). Mais, précise le Snesup-FSU (syndicat majoritaire), ces chiffres n'incluent pas les vacataires, catégorie très défavorisée.Toutes les fonctions sont concernées : enseignants, chercheurs, personnels administratifs et techniques. Dans les organismes de recherche, les chiffres sont éloquents : l'Inrets (transports) compte 50 % de précaires, le CNRS, 7.619 non-permanents pour 25.686 permanents, l'Inserm en emploie 1.460 contre 497 en 2005, le Cemagref, 28 %.Catégorie plurielle et dispersée, les précaires cumulent les handicaps : rémunérations moindres (les vacataires gagnent 40 euros brut par heure pour les TD et 27 euros pour les TP, contre 63 euros pour les titulaires), paiements en fin de mission, parfois en nature (livres, bons Fnac, etc.) ou via l'utilisation d'un prête-nom, enchaînement de missions différentes de courte durée, inégalité de charge de travail, absence de formation et de progression de carrière?« Négriers »À cela s'ajoute l'allongement, parfois jusqu'à neuf ans, de la période entre doctorat et titularisation (postdoctorat). Quant aux revalorisations des carrières entrées en vigueur en septembre, si elles sont saluées, elles creusent encore le fossé entre non-permanents et statutaires, ces derniers étant parfois, malgré eux, amenés à « faire office de négriers », constate Isabelle Clair, chercheuse au CNRS et ex-précaire. Et, avec le passage à l'autonomie des universités, les syndicats craignent une aggravation de la situation même si le ministère a prévu 10 % de postes d'enseignants-chercheurs ouverts au concours en plus. « Nous demandons un plan d'intégration de ces personnels. C'était une des revendications majeures du mouvement universitaire du printemps », rappelle Daniel Steinmeitz, secrétaire général du SNTRS-CGT. Clarisse Jay
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.