Le japon

Administration« Les bureaucrates japonais ont résisté à l'occupation américaine, ils peuvent résister à M. Hatoyama » : cette boutade d'un politologue japonais traduit bien le climat électrique qui règne à Kasumigaseki, le quartier des ministères à Tokyo. Les élections législatives du 30 août ? historiques ? ont porté au pouvoir le leader de l'opposition, Yukio Hatoyama, sur la promesse d'une reprise en main de la haute administration. Celle-ci est en effet accusée de gouverner le pays en coulisse, et donc de l'avoir mené dans l'impasse.La guerre entre le gouvernement et ceux censés le servir fait rage depuis deux mois : gel des nominations d'« amakudari », ces ex-bureaucrates qui partaient pantoufler après leur retraite dans les sociétés privées ou parapubliques qu'ils étaient censés réguler ; annulation de projets de travaux publics pharaoniques autorisés sans discernement, etc. Dernière bataille, qui ne fait que commencer : le budget 2010. La semaine dernière, les administrations ont demandé des sommes record au ministre des Finances, alors que la dette publique explose.« un mythe »,L'administration elle-même ne veut pas porter le chapeau. « On nous dit tout-puissants, mais en réalité nous sommes ici pour servir. Le pouvoir des bureaucrates est un mythe », estime Naoyuki Harada, ex-haut fonctionnaire du ministère de l'Industrie qui dirige aujourd'hui un think tank, la Fondation économique du Japon. Pourtant, sauf exceptions, un homme politique était jusqu'ici nommé ministre à l'ancienneté, sans compétence particulière quant à son portefeuille. Autant dire que, face aux intérêts en jeu, le gouvernement Hatoyama aura du mal à arriver à ses fins? Régis Arnaud, à Tokyo
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