La Réserve fédérale dans le viseur des républicains

Depuis l'annonce d'un nouveau programme de rachat de bons du Trésor pour 600 milliards de dollars, la Réserve fédérale, la banque centrale américaine, est sous le feu des critiques. Et pas seulement à l'étranger comme le récent sommet du G20 à Séoul l'a montré. Aux États-Unis, la Fed est en effet devenue l'une des cibles privilégiées des républicains, qui viennent de gagner les élections de mi-mandat et prendre le contrôle de la Chambre des représentants.« En essayant de soutenir la croissance à court terme et de maintenir la stabilité des prix, cette mesure pourrait aboutir à une inflation difficile à contrôler et potentiellement engendrer des bulles spéculatives qui pourraient provoquer de nouvelles perturbations économiques », écrivent dans une lettre adressée au président de la Fed, Ben Bernanke, les plus influents élus républicains comme John Boehner, le futur président de la Chambre des représentants, et Mitch McConnell, le chef file de l'opposition au Sénat. « À long terme, la croissance dépend de notre capacité à restaurer la confiance et à fournir une ligne claire sur nos politiques fiscales, réglementaires et commerciales, poursuivent-ils, et non pas d'une volonté du gouvernement d'engager des nouvelles mesures de relance. »Bernanke interpelléDéjà en début de semaine, un groupe d'économistes proches des républicains avaient interpellé de la même façon Bernanke dans une lettre ouverte publiée dans le « Wall Street Journal » et le « New York Times ».Si ces élus assurent ne pas remettre en cause l'indépendance de la Fed, ils cherchent à devancer la mouvance ultra-conservatrice du Tea Party, dont certains membres ne réclament ni plus ni moins que la dissolution de la Banque centrale. En mai dernier, les représentants avaient rejeté un projet d'audit de la Fed. « Cela menacerait l'indépendance de la politique monétaire », avait réagi Ben Bernanke. Maintenant c'est sa mission, depuis 1977, de lutter contre le chômage, que les républicains veulent retirer à la Fed.Le secrétaire d'État au Trésor, Timothy Geithner, indique que l'administration Obama s'y opposera. « Il est très important que la politique monétaire soit préservée du débat politicien », souligne-t-il.« Les républicains réagissent à ce qu'ils pensent être un motif de mécontentement chez leurs partisans », analyse Mark Calabria, ancien collaborateur de l'influent sénateur républicain Richard Shelby. « Ils sentent que la Fed et Bernanke ne sont pas vraiment populaires en ce moment. » Et pourraient servir de boucs-émissaires si l'emploi ne se reprend pas.
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