« La faible valorisation des marchés est favorable aux actions »

STRONG> Les craintes sur l'état des finances publiques de la zone euro relancées avec l'Irlande menacent-elle la pérennité du rebond amorcé fin août ?On a pu constater cette semaine que le marché restait très sensible aux problématiques d'endettement public des pays périphériques de la zone euro. La situation de l'Irlande a fait ressurgir des craintes de défaut souverain, sachant qu'en matière de politique d'aide, les intérêts peuvent parfois diverger. Toute la question est maintenant de savoir quel sera le prochain sur la liste des pays en difficulté. Le Portugal pourrait en faire partie. Tout comme l'Espagne, mais si tel était le cas, la situation serait beaucoup plus compliquée à gérer dans la mesure où son poids dans le PIB européen est deux fois supérieur à la somme de ceux de l'Irlande, du Portugal et de la Grèce.Qu'attendez-vous des mesures d'assouplissement quantitatif de la Fed ?Il est pour le moment difficile d'évaluer l'impact du « QE2 » sur l'économie américaine. En revanche, il est fort probable que cette injection de liquidités va se traduire par une réallocation vers des classes d'actifs plus risquées. Dès lors on pourrait assister à une dynamique haussière sur les matières premières, mais aussi sur les valeurs cycliques et les devises émergentes. Comment interpréter-vous le relèvement par la Chine des taux de réserves obligatoires pour les banques ?Il s'agit du troisième relèvement effectué par la Chine cette année. Le niveau de l'inflation qui oscille entre 3 et 4 % n'est en lui-même pas excessivement élevé, au vu de la dynamique de croissance du pays. Il s'agit davantage de maîtriser sur la durée une inflation qui est devenue structurelle. Notamment du côté du prix des denrées alimentaires qui sont voués à augmenter à cause des effets croisés de l'évolution démographique et de la diminution des terres cultivables induite par l'urbanisation. Au final, je pense qu'il s'agit aussi d'une réponse chinoise à la Fed, qui en créant un afflux de liquidités susceptibles d'être réinvesties dans des devises émergentes, impose indirectement une réévaluation du yuan.Faut-il y voir un risque de surchauffe économique qui pourrait se traduire par une correction des bourses asiatiques ?Je ne pense pas que l'on puisse aujourd'hui parler de surchauffe économique en Chine. Pour le moment, le pouvoir d'achat des classes moyennes n'est pas affecté par les hausses de prix, qui dans certains secteurs comme l'immobilier sont contrôlés. Le principal risque pour les places asiatiques concerne les incertitudes quant à l'ampleur du resserrement monétaire voulu par la Chine.Comment voyez-vous évoluer les marchés actions d'ici à la fin de l'année et en 2011 ?D'ici à la fin de l'année, il est possible que le cumul des interrogations sur les finances publiques européennes et des doutes sur la politique monétaire chinoise crée un environnement de marché extrêmement volatil. Selon moi, il faudra attendre le premier trimestre pour que l'horizon s'éclaircisse sur ces sujets. L'évolution des prix des matières premières constituera un autre point à surveiller de près. Mais, d'un point de vue fondamental, le faible niveau de valorisation des marchés et l'importante masse de liquidités retenue sur le compartiment obligataire constituent un terrain favorable aux actions. Notamment aux Etats-Unis où les entreprises ont plus nettement diminué leur point mort que leurs homologues européennes. Virginie Maisonneuve, Responsable actions internationales chez Schroders
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