La Bourse de Londres prend le contrôle de Turquoise

Par latribune.fr  |   |  411  mots
OpÉrateurs de marchéLa Bourse de Londres poursuit sa contre-attaque face à l'érosion de ses parts de marché. Après trois mois de négociations, elle a annoncé lundi qu'elle allait prendre le contrôle de Turquoise, l'une des nouvelles plates-formes d'échanges d'actions dites « MTF ». Le London Stock Exchange (LSE) va fusionner Turquoise avec Baikal, la plate-forme d'échanges de blocs (« dark pool ») qu'elle avait commencé à développer de son côté. Elle contrôlera 60 % de la nouvelle entité, le reste étant aux mains des neuf grandes banques d'investissement fondatrices de Turquoise (dont BNP Paribas et Société Généralecute; Générale du côté français).Depuis deux ans, la législation européenne a autorisé la création de nouvelles plates-formes d'échanges d'actions, mettant fin au monopole des Bourses historiques. Ces nouveaux concurrents, les MTF (Multilateral Trading Facilities), gagnent d'importantes parts de marché. Sur les actions britanniques, elles contrôlent désormais presque le tiers des échanges ; en France, elles en ont le quart.ouverture européenneFace à cela, Xavier Rolet, le nouveau directeur du LSE, a entrepris de baisser ses tarifs. Avec la prise de contrôle de Turquoise, il entend poursuivre le « réalignement de ses intérêts » avec ses plus grands clients. Ce sont en effet les banques d'investissement elles-mêmes qui avaient créé Turquoise, en partie pour répliquer à ce qu'elles jugeaient être l'inflexibilité de la Bourse de Londres.Le LSE retire ainsi une épine du pied aux actionnaires de Turquoise. La plate-forme, si elle a gagné des parts de marché, perd beaucoup d'argent : 17,6 millions d'euros l'an dernier. Le LSE s'engage désormais à financer son fonctionnement. En échange, il obtient 60 % de Turquoise sans verser un centime. Mais cela va avoir un impact négatif de 22 millions d'euros sur les comptes du LSE dès cette année. Et la fusion ne devrait pas rapporter d'argent avant l'année fiscale 2012 (avril 2011-mars 2012).L'autre raison motivant cette opération est que cela permet au LSE de faire un premier pas en Europe. Turquoise réalise des échanges d'actions européennes, où il détient 3 % de parts de marché. Enfin, Baikal, une plate-forme qui permet d'échanger de grands blocs d'actions de façon anonyme, un autre domaine de croissance, fera aussi partie de Turquoise. Xavier Rolet déclarait le mois dernier vouloir stabiliser la part de marché du LSE en « six à neuf mois ». L'acquisition de Turquoise est un pas dans cette direction.