Henri Proglio nie avoir fourni des secrets technologiques nucléaires à la Chine

Par latribune.fr  |   |  533  mots
Sous les feux de la critique, après les propos d\'Anne Lauvergeon, qui avait accusé Henri Proglio d\'avoir transmis des secrets industriels sur le nucléaire à un partenaire chinois, le patron d\'EDF s\'est défendu ce mardi. En visite sur le chantier des deux réacteurs EPR en construction à Taishan (sud), en compagnie de la ministre française du Commerce extérieur, Nicole Bricq, qui effectue un déplacement de deux jours en Chine, il a tenu à se justifier sur le transfert de technologies aux Chinois.\"En Chine, nous avons transféré la technologie nucléaire, ils ne l\'avaient pas, et si un parc nucléaire existe en Chine c\'est quand même grâce à EDF\", a-t-il déclaré en référence à 30 années de coopération dans ce domaine avec Pékin. \"Est-ce qu\'on leur a donné les moyens de contrer EDF (...)? La réponse est non\", a-t-il affirmé tout en s\'insurgeant contre \"le buzz\" fait autour de cette question et en accusant la presse de l\'avoir suscité.La filière nucléaire française sous le coup d\'une enquête\"Si vous ne voulez pas vendre d\'avions parce que vous avez peur que les gens imitent vos avions, vous n\'en vendez pas. Si vous ne voulez pas vendre d\'automobiles de peur qu\'ils fabriquent des voitures, vous n\'en vendez pas non plus,\" a ironisé le patron d\'EDF alors que l\'Inspection générale des Finances a été chargée d\'examiner les relations entre la filière nucléaire française et ses partenaires étrangers, notamment chinois. Cet examen porte notamment sur les conditions dans lesquelles Henri Proglio a signé en novembre 2011 un partenariat entre EDF et le chinois CGNPC (China Guangdong Nuclear Power Company), avait rapporté fin décembre Le Canard Enchaîné.D\'après Henri Proglio, l\'accord tripartite signé avec Areva et CGNPC avait validé, selon lui, par le gouvernement français. \"Cet accord, nous en avons été informés et il faut le faire prospérer\", a déclaré lundi à Pékin Nicole Bricq, ajoutant toutefois qu\'il ne fallait pas agir dans la précipitation. Avant de mettre en oeuvre ce projet de nouveau réacteur, il faut d\'abord que les deux EPR de Taishan I et II \"trouvent leur terme\", a dit la ministre.La Chine a sauvé le savoir-faire de la filière nucléaire françaiseRevenant sur trois décennies de collaboration sino-française dans le nucléaire civil, Henri Proglio a souligné que \"l\'aventure chinoise nous a permis de garder la maîtrise de l\'ingénierie à un moment où la France ne fabriquait plus de centrales\". Il a précisé qu\'EDF ne gagnait pas beaucoup d\'argent grâce à cette collaboration avant tout rentable pour les fabricants de matériel. \"Pour sa part, EDF est vraisemblablement l\'entreprise qui tire le moins de profit. Nous ne sommes que des concepteurs et des opérateurs, nous ne vendons pas d\'équipements\", a expliqué Henri Proglio. \"Dans nos comptes de résultats, la Chine n\'est pas déterminante\", a-t-il souligné.