Les SSII françaises, locomotives de l'emploi dans le secteur informatique

« Nous n'avons jamais cessé d'embaucher, même en pleine crise », s'est félicité Pierre Pasquier, président de la société de services et d'ingénierie informatique (SSII) Sopra, mardi, à l'occasion de la présentation des résultats 2010 (lire aussi page 21). Sopra fait figure d'exception car le secteur informatique français avait détruit 5.000 emplois durant la récession économique de 2009, selon le Syntec, la chambre syndicale des SSII et des éditeurs de logiciels. Mais aujourd'hui, les SSII françaises recrutent de nouveau à tour de bras, et tiennent à le faire savoir. Certaines vont jusqu'à se fendre d'un communiqué sur le sujet, à l'image d'Infotel, qui entend recruter 320 collaborateurs, cette année. Comme Pierre Pasquier, qui souhaite embaucher 2.500 personnes en 2011, Paul Hermelin, directeur général de Capgemini, a choisi, lui, la présentation des résultats annuels du groupe pour annoncer 11.000 embauches nettes (de démissions et autres formes de départs), pour cette année, après un exercice 2010 déjà « canon » sur le front de l'emploi, avec quelque 30.000 recrutements, dont 11.000 nets. Embarras du choixCertes, sur les 11.000 postes offerts par « Cap » pour 2011, pas moins de 7.000 concerneront l'étranger, en particulier l'Inde, qui bénéficie d'une main d'oeuvre bon marché. Mais, globalement, les velléités de recrutement dans l'informatique sont telles que ce secteur devrait être le plus important pourvoyeur d'emplois pour les cadres français, en 2011, selon l'Association pour l'emploi des cadres (Apec). Celle-ci estime les recrutements de cadres informaticiens (c'est-à-dire 90 % de l'effectif de la profession) entre 29.000 et 32.000 (soit 3.000 à 5.000 embauches nettes, d'après le Syntec), pour cette année. Soit une hausse de 9 % à 21 % par rapport à 2010. Et, sur ces 32.000 embauches, 31.000 proviendraient des SSII. Si ces dernières sont aussi avides de recruter, c'est parce que leur activité redémarre pour de bon depuis la fin 2010. « Nos clients font montre d'un grand appétit en matière d'investissements », jubile Paul Hermelin. « L'environnement macroéconomique s'améliore progressivement », se réjouit Thierry Breton, président de la SSII Atos Origin. Revers de la médaille, les informaticiens n'ont que l'embarras du choix, en matière d'employeurs. Si bien que Capgemini, qui verra pourtant la rémunération moyenne de ses salariés augmenter de près de 3 % cette année dans les pays occidentaux, a décidé d'instaurer en plus un bonus pour les collaborateurs dégageant plus de marge que prévu sur un contrat. Il faut ce qu'il faut pour gagner ce que Pierre Pasquier n'hésite pas à appeler « la guerre des talents. »
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