Les investisseurs russes se dotent d'un lobby en France

L\'argent russe a-t-il une odeur ? Ce jeudi, l\'Agence française pour les investissements internationaux (AFII) et l\'Ambassade de Russie en France ont réuni pour la première fois le « Club des investisseurs russes ». Cette réunion s\'inscrit dans la dynamique des travaux engagés dans le cadre du Conseil économique, financier, industriel et commercial franco-russe (CEFIC) présidé en novembre par Nicole Bricq, la ministre du Commerce extérieur, aux côtés de son homologue russe Andreï Belooussov, le ministre du Développement économique de la Fédération de Russie, organisme qui doit faciliter les investissements russes en France conformément souhait élyséen. Lors de sa visite à Moscou le 28 février, François Hollande avait souhaité voir s\'intensifier les relations commerciales bilatérales et demander à l\'administration d\'examiner concrètement, chaque dossier d\'investissement russe en France, « au cas par cas ».Nécessité de renforcer les relations entre les deux paysQuelle est la mission de ce club qui devrait se réunir deux fois par an ? Officiellement, il doit soutenir le développement des entreprises russes en France. « Il est nécessaire de renforcer nos relations entre deux pays », a indiqué Fleur Pellerin, la ministre des PME et ambassadrice du Pacte national pour la compétitivité à travers le monde en introduction.Ces relations se sont-elles dégradées. Pas vraiment. Elles sont en pleine expansion. En 2012, dix projets d\'investissements ont été enregistrés par l\'AFII contre cinq en 2011. En mai 2013, le montant des investissements russes en France s\'élevait déjà à 1,1 milliard d\'euros contre 310 millions en 2011 et 150 millions en 2010. On peut notamment citer l\'investissement de la société nationale des chemins de fer russes, RZhD. Après avoir acquis pour 800 millions d\'euros la majorité du capital de Gefco, la filiale logistique de PSA qui emploie 4.500 personnes en France, l\'entreprise russe a ouvert son premier bureau de représentation commerciale en France. Elle vient également de lancer un partenariat avec la SNCF notamment, pour créer un centre franco-russe de recherche et d\'enseignement sur la grande vitesse ferroviaire.Quand aux investissements français en Russie, ils sont évalués à près de 12 milliards l\'année dernière, proche de ceux réalisés en Chine.Jean-Pierre Chevènement au service des entreprises russesEn fait, ce club a surtout pour ambition d\'être un lobby pour les entreprises russes qui souffrent tout particulièrement d\'une certaine méfiance de la part des banques françaises lorsqu\'il s\'agit de s\'implanter dans l\'Hexagone.Pour fluidifier le traitement des dossiers, le club peut compter sur l\'entregent de Jean-Pierre Chevènement, l\'ancien ministre de la Défense aujourd\'hui représentant spécial du ministère des affaires étrangères pour la Russie. « Je suis un point de contact entre les parties. On me dit que les problèmes sont résolus mais il s\'avère que ce n\'est pas le cas. Les entreprises russes désirant s\'implanter en France souffrent encore et toujours d\'un accès au crédit. Je dois très bientôt représenter les responsables de la Fédération bancaire française pour tirer les choses au clair », a-t-il déclaré.Alexandre Orlov, l\'ambassadeur de Russie a été assez clair. « Les démarches que nous entreprenons aujourd\'hui visent à surmonter l\'insuffisance des investissements russes en France. Or, les investissements russes viendront en France si les conditions sont favorables. Dans le contexte de la crise économique, la venue des investisseurs russes ne peut être que bénéfique pour l\'économie française et la création d\'emplois », a-t-il précisé.    
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