Credit Suisse sauvé par des éléments exceptionnels

Credit Suisse aurait-il eu une confiance excessive dans sa stratégie ? Depuis, le début de la ­crise, et forte de ses relatifs bons résultats par rapport à la concurrence, notamment son grand rival UBS, la direction de la banque n'a eu cesse de vanter la pertinence de son modèle. Jeudi, Credit Suisse a déchanté. Son titre a été sanctionné après l'annonce des résultats du deuxième trimestre, perdant 1,02 % dans un marché en progression de 1 %. La banque zurichoise a pourtant présenté un bénéfice net stable par rapport à l'an passé, à 1,6 milliard de francs suisses (1,19 milliard d'euros). Toutefois, sans certains éléments exceptionnels, ses comptes auraient plongé dans le rouge, dans le sillage des mauvaises performances de ses activités de marché. Entre avril et juin, Credit Suisse a ainsi profité d'un crédit d'impôt de 522 millions de francs et d'un gain de 922 millions lié à la réévaluation de sa dette propre. Deux éléments qui ont plus que compensé la facture liée au paiement de la taxe sur les bonus en Grande-Bretagne et de provisions pour litiges (663 millions de francs au total). « En rythme de croisière, le modèle de Credit Suisse est efficace », explique un analyste. « La banque a beaucoup investi dernièrement, en systèmes informatiques et en ressources humaines. Mais l'environnement de marché doit être favorable pour pouvoir récolter les fruits de ces efforts. Or ce n'est pas le cas aujourd'hui. » Entre le premier et le deuxième trimestre, les charges d'exploitation ont augmenté de 9 %, à 6,59 milliards de francs.Comme ses consoeurs américaines, la banque a pâti de l'effondrement des revenus de ses activités de marché?: -?32 % en un an, à 4,1 milliards de francs. Le bénéfice avant impôts de ce pôle, lui, a été divisé par plus de deux, de 1,65 milliard à 784 millions de francs. En cause, la chute des revenus de taux, change et matières premières (« fixed income »). « La crise de la dette souveraine a fait remonter l'aversion au risque, ce qui a défavorisé cette activit頻, explique un spécialiste. Des indicateurs au vertCôté gestion privée, les indicateurs sont restés dans le vert. Au deuxième trimestre, la banque a attiré 13,8 milliards de francs de nouveaux capitaux, malgré les « modestes » retraits effectués outre-Rhin liés aux démêlés avec la justice allemande. Le résultat net avant impôts de l'activité est, resté stable, à 874 millions de francs. Sa marge brute sur les actifs gérés, de 120 points de base au deuxième trimestre, était en diminution de 15 points par rapport à l'an passé. Mardi 27 juillet, l'autre grande banque suisse, UBS, présentera ses résultats trimestriels.
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