L'éditorial de Philippe Mabille

Aujourd'hui, les banques européennes enlèvent le bas ! La publication des tests de résistance des 91 principales banques de la zone euro est un strip-tease inédit dans un monde généralement peu habitué à la transparence. Ce « concours de beaut頻 permettra de vérifier qu'elles ont assez de capitaux pour affronter une nouvelle tempête financière. Et, le cas échéant, y remédier. L'enjeu, c'est la confiance, pour que les banques se prêtent de nouveau les unes aux autres, sans s'interroger sur le prochain cadavre qui sortira des placards. Il en va de la sûreté financière comme de la sûreté nucléaire. Le seul moyen d'établir la confiance, c'est la transparence de la communication. Il faut donc dire à quel degré de risque chaque banque est exposée, et sous quelle masse de fonds propres les mauvaises créances seront enfouies pour éviter l'irradiation, si nécessaire, avec l'appui des États. Cette quête de sécurité bancaire repose sur la crédibilité des critères retenus par les banques centrales. D'où la question légitime posée sur les marchés : comment faire confiance à des tests produits par ceux-là même dont la mission est d'éviter un risque systémique dans la finance, avec le succès que l'on sait ? À l'évidence, la tentation existe que tel ou tel pays enjolive la situation. Le danger, c'est que cette opération-vérité mette le couvercle sur la réalité des banques les plus fragiles. Si tel est le cas, le remède se révélera pire que le mal. Car si l'on peut sans doute être confiant, avec Christine Lagarde, sur la solidité de la plupart des banques françaises, qu'en serait-il en cas de restructuration de la dette grecque ou de faillite d'un État européen ? Cette question ayant été éludée, il y a gros à parier que les résultats des « stress tests » européens seront globalement rassurants, comme l'ont été, l'an dernier, ceux réalisés aux États-Unis. Le timing choisi est plutôt favorable. On n'ose imaginer à quoi ressembleraient ces tests si les États européens n'avaient pas mis, le 9 mai dernier, un terme au moins provisoire à la crise de la dette souveraine. [email protected]
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