Le missilier MBDA en panne de contrats à l'export

Les temps sont durs pour MBDA. Pas de contrat de plate-forme (aéronefs, navires), pas de missile à vendre. Du coup, le missilier européen (37,5 % EADS, 37,5 % BAE Systems et 25 % Finmeccanica), très dépendant des maîtres-d'oeuvre comme Dassault Aviation, EADS ou DCNS, est loin d'atteindre à ce jour ses objectifs commerciaux en 2010 en matière d'exportation à l'international. Selon des sources concordantes, MBDA, qui espérait signer des grands contrats cette année, aurait engrangé au premier semestre moins d'une centaine de millions de commandes.« Nous sommes inquiets du retard pris par les négociations de certains grands contrats de plates-formes », indique à « La Tribune » le PDG de MBDA, Antoine Bouvier, qui misait initialement sur la vente de Rafale aux Émirats arabe unis et au Brésil (voir ci-dessus) et sur une commande de frégates Fremm (DCNS) en Grèce. Sur ce pays, explique-t-il, « les discussions progressent bien mais le contexte financier de la Grèce influence le calendrier de décision ». Résultat, il n'attend pas de contrat en 2010.En revanche, MBDA a renoué des liens avec la Turquie. Une bonne nouvelle pour le groupe, qui a clos un différend commercial en début d'année avec Ankara. Le missilier, qui a reçu lundi une délégation turque de haut niveau lors du salon britannique de Farnborough, est en discussions depuis « plusieurs mois » pour la vente en coopération avec un partenaire turc d'un système de défense aérienne courte, moyenne et longue portée, incluant de l'Aster 30. « Nous avons fait des propositions », confirme le PDG. Par ailleurs, il souhaite proposer aux clients de l'avion de combat américain F-35 le missile air-air longue portée Meteor.Enfin, le ministre de la Défense, Hervé Morin, veut consolider l'industrie missilière qu'il décrit dans le quotidien « Libération » comme « disséminée entre EADS, Thales Safran ». Il en déjà a parlé avec ses « homologues allemand et britannique ». M. C.
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