L'Espagnol conserve le maillot jaune et entrevoit la victoir...

Cent ans après avoir vu passer son premier Tour de France, le Tourmalet a vécu une après-midi de légende. Le duel attendu entre Schleck et Contador a bien eu lieu. A environ dix kilomètres de l'arrivée, le coureur de la Saxo Bank lance la première attaque, immédiatement suivi par son rival d'Astana. Dans la pente infernale du Tourmalet, les deux hommes laissent tout le monde sur place. Pour mieux s'expliquer entre prétendants à la victoire finale. « J'ai dû faire cinq kilomètres à leurs côtés durant l'ascension, mais je n'ai pas vu grand-chose quand ils ont accéléré, raconte le Français John Gadret (AG2R). Je ne les ai pas suivis, sinon j'allais exploser. »Débarrassés de la concurrence, les deux leaders au classement général peuvent entamer leur affrontement. Sous un ciel gris et un brouillard parfois épais, le mano a mano est tendu. Devant une foule compacte, personne ne veut céder. Schleck mène le rythme, suivi comme son ombre par un Contador plutôt à l'aise. Le Luxembourgeois n'a pas le choix. Il sait que le Tour 2010 est en train de se jouer dans le mythique col pyrénéen. Alors il donne tout, coupe son effort et relance dans les parties les plus difficiles de l'ascension. Sans succès. L'Espagnol s'accroche solidement à son maillot jaune. A 3,8 km de l'arrivée, il lance même une contre-attaque foudroyante. Mais Schleck ne se laisse pas distancer. Revenu à hauteur de son rival, il lui jette un regard de défiance, comme pour lui signifier qu'il ne lâchera rien. Malgré la visibilité réduite et l'humidité ambiante, le Luxembourgeois trouve même les ressources de relancer à nouveau la machine. En vain. Les deux coureurs arrivent côte à côte au sommet du Tourmalet, à 2115m d'altitude. Comme pour atténuer la polémique née lundi - Contador n'avait pas attendu Schleck qui rencontrait un problème de dérailleur- , l'Espagnol laisse la victoire à son dauphin. Celui-ci franchit la ligne le poing levé et remporte ainsi sa deuxième étape en 2010 après celle de Morzine-Avoriaz. Les duellistes se donnent une tape amicale. Avant de tomber dans les bras l'un de l'autre devant une nuée de caméras. « Ce n'est pas une déception, lâche Johny Schleck, le père d'Andy. Il a quand même gagné cette étape. Il a tout essayé, mais il n'a pas réussi à lâcher Contador. Il aurait fallu le surprendre. » Après avoir reçu les compliments de Nicolas Sarkozy, venu spécialement pour l'occasion, les deux héros du jour regagnent leurs clans respectifs. Le « Pistolero » sait que sa troisième couronne est à portée de main. Sauf improbable défaillance, nanti de ses huit secondes d'avance et d'une meilleure réputation que son adversaire sur le contre-la-montre, il devrait être en jaune sur les Champs-Elysées. A moins que le cadet des Schleck ne crée l'exploit samedi entre Bordeaux et Pauillac sur les 52km du parcours chronométré individuel, dernier grand moment de ce Tour 2010.
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