en bref

Pour connaître Paul KrugmanCes dernières années, Paul Krugman est devenu un phénomène. Cet économiste américain, Prix Nobel en 2008, a une double vie. D'une part, il mène une carrière académique de haut niveau en tant que professeur d'économie et de relations internationales à l'université Princeton, publie des articles discutés dans les départements d'économie du monde entier ainsi que des ouvrages didactiques, par exemple sur la mondialisation ou les crises économiques, qui remportent un vrai succès auprès du grand public. D'autre part, deux fois par semaine, il rédige une chronique dans le « New York Times », qui fait l'objet de commentaires passionnés dans l'opinion américaine et au-delà. Il fut d'ailleurs à ce sujet un critique cinglant de la politique menée par l'administration de George W. Bush. Aussi, « Paul Krugman, un économiste engag頻, l'ouvrage de Steven Coissard, enseignant-chercheur à l'Institut de recherche et d'action commerciale (Idrac), tombe à pic pour faire mieux connaître au public francophone le Prix Nobel 2008. Parfait libéral, mais aussi pourfendeur de la pensée unique qui a dominé ces dernières années, cet « intellectuel » atypique est difficile à classer de ce côté-ci de l'Atlantique. Steven Coissard non seulement décrit de façon claire les apports originaux de Krugman en théorie économique mais montre aussi que son engagement dans le débat public en découle, car, comme aime à le répéter ce professeur, « avant d'agir, il faut comprendre ». Cette double démarche, qui lui a permis d'occuper une place aussi importante aux États-Unis, n'est pas seulement liée à son talent et à son intelligence. Elle provient aussi, souligne Steven Coissard, de « sa force de caractère et de son opiniâtret頻. « Paul Krugman, un économiste engag頻, par Steven Coissard, éditions Presses universitaires de Grenoble, 160 pages, 16 euros.Chronique d'un patriarcheLa dynastie des Servan-Schreiber a livré son lot d'hommes et de femmes de lettres et de presse. Curieusement, Robert, le patriarche, créateur du bulletin « Les Échos de l'exportation », qui deviendra en 1919 « Les Échos », n'avait jamais publié de livre ni d'article. Une faute de goût désormais réparée grâce à son petit-fils, l'avocat Pierre Servan-Schreiber, qui a exhumé du grenier un « Journal », rédigé en 1942 et 1943 par son grand-père lorsqu'il était en « résidence conseillée ». Le chef de famille et surtout le chef d'entreprise clairvoyant nous livre alors, au travers de courtes chroniques de la vie quotidienne et des affaires, son regard lucide, parfois émerveillé, d'un monde qui disparaît au profit du monde moderne encore naissant. Les petites histoires se succèdent, avec comme toile de fond la guerre, les amours, la politique, les scandales, l'antisémitisme, la presse, le progrès technique ? et l'Histoire apparaît peu à peu. Plaisant à lire, émouvant parfois et finalement très instructif.« Journal », par Robert Servan-Schreiber, éditions Léo Scheer, 480 pages, 20 euros.La crise vue autrementLa prestigieuse revue « Les Temps modernes » se penche aussi sur la crise financière et économique, celle qui ne ressemble pas aux autres et que certains voudraient déjà oublier. Et pourtant, cette crise a au moins une vertu : celle d'avoir suscité enfin de vrais débats sur la nature et les limites de notre modèle économique, des réflexions sur l'« homo economicus », des interrogations même chez les plus convaincus et surtout, comme le souligne la revue, la volonté de ne pas en rester à une vision purement économiste de l'économie. Huit auteurs, dont François Rachline, Robert Zarader ou Philippe Moati, nous livrent leurs clés d'analyse pour tenter de comprendre les ressorts d'une crise qui laissera des traces.« Clés pour la crise ». « Les Temps modernes » numéro 655. 19 euros.
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