Les obligations grecques rebondissent grâce à Moody's

Par latribune.fr  |   |  456  mots
Dette publiqueLa Grèce reprend quelques couleurs. Mises sous pression depuis la dégradation de sa notation financière par Fitch, puis Standard and Poor's, les obligations d'État helléniques ont nettement rebondi hier à la faveur de commentaires meilleurs qu'attendu de la part de Moody's. Et ce bien que l'agence ait à son tour revu à la baisse son opinion sur la dette grecque.Évoluant en sens inverse des prix, le rendement des titres d'échéance 10 ans a reculé hier matin de 30 points de base dans la foulée du communiqué de l'agence, à 5,73 %, après être repassé quelques heures plus tôt au-dessus des 6 % pour la première fois depuis la mi-mars. Il s'est stabilisé aux alentours de 5,74 % dans l'après-midi, soit environ 40 points de base de plus que le 8 décembre dernier, jour où Fitch avait annoncé sa révision à la baisse.Comme ses cons?urs, Moody's a dégradé d'un cran la note de la Grèce, de A1 à A2. Ce niveau traduit cependant une qualité de signature « moyenne supérieure » de meilleure facture que le BBB+ octroyé par Fitch et Standard and Poor's. Ce qui avait fait craindre aux investisseurs un mouvement de « mise à niveau » de plus grande ampleur. Surtout, cette rétrogradation « traduit d'une part les risques très limités d'une crise de liquidité à court terme du gouvernement grec et, d'autre part, les risques de solvabilité à moyen et long terme », souligne l'agence.En clair, un défaut de paiement de la Grèce n'est pas d'actualité. Mais son déficit budgétaire et son endettement, qui devraient respectivement atteindre 12,7 % et 113 % du PIB cette année, devront être traités vigoureusement. Alors que le marché avait bien accueilli le plan présenté la semaine dernière par le gouvernement grec, qui vise à ramener le déficit à moins de 3 % en 2013, Moody's a confirmé qu'il « pave la voie à une solution durable ».RedressementPlus généralement, les commentaires de Moody's ont calmé les craintes sur la solidité de la zone euro, dont la monnaie unique a touché mardi un nouveau point bas de trois mois face au dollar, pour ne plus valoir que 1,4220. L'agence « ne croit pas que les difficultés du gouvernement grec représentent un test vital pour l'avenir de la zone euro ». Conséquence, le mouvement de remontée des titres obligataires grecs s'est propagé à l'ensemble des Pigs (Portugal, Grèce, Italie, Espagne), dont les rendements à 10 ans se sont repliés dans l'après-midi d'environ 60 à 70 points de base. Cette baisse s'explique également par le retour du goût du risque lié aux bonnes statistiques immobilières aux États-Unis. Les rendements des titres d'État allemands et américains, traditionnelles valeurs refuges, augmentaient de 7 points de base en fin d'après-midi.Julien Beauvieux