Retraites : à peine le diagnostic posé, syndicats et patronat affichent leurs positions

Le douzième rapport du Conseil d\'orientation des retraites, adopté le 22 janvier, qui dresse un diagnostic global sur le système de retraite (et notamment ses inégalités) a suscité de nombreuses réactions du côté des syndicats et du Medef. Des organisations qui doivent se retrouver au printemps avec le gouvernement pour poser les bases d\'une nouvelle réforme des retraites pour l\'après 2020. Tour d\'horizon des réactions: - La CFDT dénonce les inégalités, et plaide pour une réforme de grande ampleurDu côté de la CFDT, on estime que le rapport du COR \"révèle un ensemble d\'inégalités en matière de retraites que [la confédération] dénonce depuis plusieurs années\". Et la centrale de Laurent Berger d\'énumérer:- la compensation des interruptions de carrière est insuffisante, en particulier pour les périodes de chômage- les droits à la retraite liés à la présence d\'enfants sont souvent mal ciblés, notamment la majoration pour les parents de trois enfants qui bénéficie surtout aux retraités aisés et aux hommes- les retraités qui ont cotisé dans plusieurs caisses de retraite de base en raison de mobilités professionnelles sont pénalisés- les effets de la pénibilité qui se déclarent après le départ en retraite et réduisent l\'espérance de vie ne sont pas pris en compte- le mode de calcul des pensions sur les 25 meilleures années de carrière bénéficie surtout aux plus aisés et désavantage les bas salaires- les modalités de validation de trimestres défavorisent les carrières précaires et mal rémunérées- tous les salariés qui ont effectué une carrière longue ne bénéficient pas d\'un départ à la retraite anticipéEn conclusion, pour la CFDT, \"ce rapport du COR confirme la nécessité d\'une réforme des retraites de grande ampleur, juste et pérenne (...). Elle devra s\'attacher à rendre le système plus lisible et à mieux prendre en compte les parcours professionnels\".- La CFTC juge \"dangereuse\" la proposition de modifier la \"règle des 25 meilleures années\"La CFTC aussi souligne quelques points saillants et sensibles du rapport comme, par exemple, la possibilité de remise en cause du principe de validation d\'un trimestre à partir de 200 heures de SMIC horaire qui «reste un point socialement sensible». L\'objectif est clair: «il faut maintenir un système de validation qui permet de protéger les salariés qui ont notamment des carrières fractionnées en prenant par ailleurs en compte le temps partiel». Concernant la possibilité de calculer les pensions de retraite en prenant en compte la totalité de la carrière, au lieu des 25 meilleures années comme actuellement, à la différence de la CFDT, la CFTC «juge cette proposition dangereuse, car elle entrainerait une diminution automatique des pensions de retraite, comme constaté précédemment lors du passage des 10 meilleures années aux 25 meilleures». - La CGT adopte un ton durDu côté de la CGT, on emploie un ton nettement plus dur, affirmant que ce nouveau rapport est \"l\'occasion pour le Medef de relancer (sa) vision catastrophiste\" de la situation financière des retraites. \"On voudrait tuer notre système par répartition, bâti sur la confiance et la solidarité des générations successives, qu\'on ne s\'y prendrait pas autrement\", affirme le syndicat dans un communiqué.\"Si les retraites sont en danger, c\'est avant tout en raison du chômage de masse, de l\'amputation des salaires et du doute que les gouvernements successifs et le patronat ont délibérément installé quant à la capacité du système à garantir à long terme le niveau des pensions\", ajoute la centrale de Bernard Thibault.Pour la CGT, il n\'est \"pas question de nier les besoins de financement\". Mais \"si l\'on veut maintenir un taux de remplacement au minimum de 75% et le pouvoir d\'achat des pensions, il faudra bien augmenter en proportion les moyens alloués au financement des retraites\".- Laurence Parisot envisage une retraite à 67 ans à l\'horizon 2040La présidente du Medef Laurence Parisot a affirmé de son côté qu\'\"il faudrait au moins un départ à la retraite à 63 ans pour limiter le déficit à l\'horizon 2020\". \"Mais ensuite les choses vont s\'aggraver (...) Là il faut envisager quelque chose de l\'ordre de 65, 66, 67 ans à l\'horizon 2040. Mais pendant ce temps-là, il faut bien comprendre qu\'on aura gagné de l\'espérance de vie\", a-t-elle ajouté sur Canal+. Le calendrier du gouvernementAvec ne nouveau rapport du COR, le gouvernement dispose maintenant de la quasi-totalité des outils nécessaires à une prochaine réforme. Selon les vœux du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, il va former dans les prochains jours une \"commission de sages\" chargée de fournir des \"pistes\" de réformes, avant de lancer \"au printemps\" un processus de concertation avec les partenaires sociaux. Au mieux, la nouvelle réforme des retraites verra le jour fin 2013 mais plus certainement en 2014.
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