Espionnage chez Renault : les mystères demeurent

Par latribune.fr  |   |  294  mots
Trois semaines après la révélation de l'affaire d'espionnage industriel ciblant le programme de voiture électrique de Renault, Carlos Ghosn est sorti de son silence dans une interview au « Journal du dimanche », mais sans dissiper les zones d'ombre de cette histoire. Renault a porté plainte le 13 janvier et ne peut communiquer sur l'enquête en cours de la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur). « Choqué », le PDG de Renault, qui devait aussi s'exprimer dimanche au « 20 heures » de TF1, attend donc « que la justice fasse son travail ». Pourquoi avoir tardé à alerter les services de renseignement ? « Il fallait faire nous-mêmes des recherches pour nous forger une opinion sur la gravité de l'affaire. » Carlos Ghosn confirme que les technologies-clés de la voiture électrique n'ont pas été volées, ce qu'avait déjà assuré son directeur général délégué Patrick Pélata. « Nous sommes arrivés à la conclusion que ce qui est sorti ne correspond pas à des informations technologiques. Il pourrait s'agir d'informations sur notre modèle économique. » Scepticisme croissantSur les autres volets de l'affaire, Carlos Ghosn reste prudent aussi. Le recours à un détective privé pour l'enquête interne (étonnamment sous-payé, selon les chiffres sortis dans la presse) ? « Il ne me revient pas de rentrer dans les détails de ce que nous avons fait. Mais nous avons été irréprochables par rapport à la loi. » Qui est le destinataire des informations volées ? « Je n'ai pas de conviction sur ce point. » Face au scepticisme croissant autour de cette affaire, on espère officieusement chez Renault que « la DCRI trouvera des éléments de preuves suffisantes » de la culpabilité des trois cadres incriminés « avant le 10 février », date de présentation des résultats annuels du groupe. O. H.