« Risque considérable »

Le président François Hollande risque de traîner comme un boulet sa phrase prononcée en début d\'année, « la crise européenne est finie ». Il n\'est pas le seul, Wolfgang Schäuble, le ministre des Finances allemand a également suggéré que « la crise est derrière nous ». Il s\'agit davantage d\'un vœu pieu - une nouvelle année commence - que d\'une réalité. La crise de la dette qui a commencé au début de 2010 est loin d\'être finie, même si elle revêt désormais de nouvelles formes.France, une croissance de 0,3% en 2013 selon le FMIAinsi, le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé avoir révisé à la baisse son estimation de la croissance du PIB mondial en 2013, de 0,1 point, à 3,5%, en raison de la « faiblesse » de la zone euro. Le FMI, en effet, après avoir anticipé une croissance de + 0,2% annonce maintenant une contraction de -0,2%, autrement dit une deuxième année de récession pour le club de la monnaie unique. La France, elle, se voit attribuée un + 0,3% quant le gouvernement campe sur + 0,8%. Surtout, l\'institution considère que la zone euro représente « un risque considérable » pour l\'économie mondiale. Bigre, voilà qui contraste avec le constat optimiste de François Hollande.\"Serpillère humide\"La Grande-Bretagne et l\'Union européenne (UE), c\'est une vielle histoire d\'amour vache. Maggie Thatcher, la Dame de Fer, se méfiait comme de la peste de cette institution qu\'elle jugeait trop bureaucratique à son goût et à l\'intérêt limité pour les siens, c\'est-à-dire ceux de la Couronne. Poussé par une forte montée d\'euroscepticisme, David Cameron, le Premier ministre, a promis mercredi, s\'il est réélu en 2015, d\'organiser un référendum sur l\'appartenance du Royaume Uni à l\'UE. Est-ce un risque considérable ? Pas si sûr, 2015, c\'est loin, peut-être même que l\'UE sera sortie de la crise, que le Royaume Uni aura renoué avec une forte croissance, et que tout le monde aura oublié le référendum promis si Cameron est réélu grâce aux bons résultats de l\'économie. Tout le monde, sauf un : Nigel Farage.Cet eurodéputé, élu du Parti pour l\'indépendance du Royaume Uni (UKIP), s\'est fait une réputation d\'imprécateur infatigable dont les têtes de turc sont les fédéralistes comme Daniel Cohn-Bendit ou les leaders comme Herman Van Rompuy qu\'il avait, lors de sa désignation, traité de « serpillère humide », ou encore José Manuel Barroso. L\'UKIP a le vent en poupe et pourrait bien s\'installer comme la troisième force politique du pays. Nombre d\'observateurs voient dans Farage un \"fanfaron\". Ils ont tort, son discours est bien plus structuré qu\'il en a l\'air et est en train de séduire nombre d\'électeurs conservateurs. Et l\'UKIP pourrait bien être un « risque considérable » pour les Tories de Cameron.Risque inutileNon la crise n\'est pas finie, et certains y ajoutent leur note, salée, pour que cela ne s\'arrange pas. Ainsi, le cas de ces trois fonctionnaires de l\'Office des statistiques grec, qui sont soupçonnés d\'avoir sciemment gonflé les chiffres du déficit public grec pour 2011, avec la complicité de certains de leurs homologues d\'Eurostat. Le but: pouvoir obtenir une aide de l\'Europe plus importante. Or, cela a non seulement entraîné une réticence accru des bailleurs de fonds internationaux, et par les mesures exigées par ces derniers, cela a accru l\'austérité pour le peuple grec. Au final, c\'était prendre un risque considérable mais surtout inutile ! Parfois, le risque ne paie pas.
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