Les dons embarassants de Goldman-Sachs au candidat Obama

"Rendez l'argent" ! De Fox News à Rush Limbaugh en passant par des dizaines de sites web aussi conservateurs que la chaîne ou le commentateur vedette, tous épinglent le président Obama pour ses accointances supposées avec Goldman Sachs, l'une des plus prestigieuses institutions financières de Wall Street. Prestigieuse, certes, mais aussi sous le coup d'une enquête, de la part de la SEC, le gendarme de la bourse américaine, pour tromperie vis à vis de ses clients. La banque d'affaire aurait encouragé certains clients à acheter des titres, fondés sur prêts à risques, tandis que dans le même temps, un fonds, lié à Goldman, spéculait sur la baisse des titres en question. Or lors de la dernière campagne présidentielle, la même banque, ou plutôt, ses salariés, réunis en comité d'action politique (PAC en anglais) ont récolté des fonds qu'ils ont envoyé à Barack Obama. Une loi sur le financement des campagnes interdit qu'une entreprise contribue directement aux campagnes électorales. Habituée des campagnes Les sommes, à l'échelle de Wall Street, sont relatives : un peu moins d'un million de dollars, versés entre 2007 et 2008 à Obama. Elles le sont encore plus au regard des profits record affichés par la firme : quelque 3,46 milliards de dollars pour le premier trimestre de cette année. Mais cela place cependant les salariés de Goldman en deuxième position parmi les généreux donateurs. Les premiers ont été les salariés de l'Université de Californie (avec une somme totale de 1,59 million de dollars). Après ceux de Goldman viennent ceux d'Harvard, puis de Microsoft, de Google, et enfin de deux autres institutions bancaires, Citigroup et J.P. Morgan. Bref, trois des sept plus gros contributeurs d'Obama viennent de Wall Street... Et les contributions des salariés de Goldman à la campagne d'Obama ont été quatre fois plus élevées que celles qu'ils ont faites au candidat républicain John McCain. Selon les données compilées par le Center for Responsive Politics, les salariés de Goldman soutiennent d'ailleurs avant tout les démocrates, et ce, depuis des années. Généreux donateurs Pas question, cependant, pour le président Obama, de rendre l'argent. "Nous n'avons pas accepté de contributions de la part d'individus tombant sous le coup des dernières enquêtes de la SEC et nous n'avons jamais pris parti pour des points de vue défendus par Wall Street", a déclaré un porte parole du parti démocrate. On ne peut certainement pas accuser le président de faire preuve de "gratitude" envers ses généreux donateurs de Wall Street. Au contraire ! Obama espère faire passer une réforme - fondée sur une réglementation accrue des activités bancaires - avant le deuxième anniversaire de la faillite de Lehman Brothers, en septembre prochain. Mais il se heurte à la mauvaise humeur de Wall Street."Cessez de lutter férocement contre cette réforme, leur a-t-il vertement conseillé cette semaine, et "mettez-vous de mon côté. C'est dans votre intérêt et dans celui du pays". Quoi de plus normal en effet pour le président que de demander le soutien de ses supporters ?
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