Bonnes vacances pour la zone euro !

Pour quiconque suit le feuilleton à rebondissements qu’est la crise de la zone euro, le pire semble toujours à venir. Et l’été 2012, après l\'été 2011, ne devrait pas démentir cette logique. A cette époque, les leaders étaient préoccupés par la mise en place d’un deuxième plan d’aide à la Grèce, qui intégrait en particulier une contribution « volontaire » des investisseurs privés à accepter de perdre une partie de la valeur de leurs titres de la dette grecque. Sans compter la critique à l\'endroit des spéculateurs, coupables de vouloir s’enrichir sur le défaut d’un pays à travers ces instruments d’assurance que sont les CDS.Surtout, ce plan d’aide à la république hellénique avait aussi comme principale justificatin d\'ériger un mur pour éviter une contagion de la crise aux autres pays du sud. Nicola Sarkozy se voulait le protecteur de la zone euro grâce à la solidité du moteur franco-allemand. La France avait son triple A, qui attestait de son rang d’économie saine. Les banques espagnoles venaient de passer, certes de justesse, le \"stress test\" pour leur entrée en Bourse, dont Bankia, fusion de différentes caisses régionales, devenue il y a quelques semaines l’exemple même d’une gestion erratique et de pertes abyssales. Ce n’est qu’au mois d’août que la dégringolade boursière des banques françaises, qui ont vu des milliards d\'euros de capitalisation s’envoler en fumée, a montré que la sortie de la crise n’était pas pour tout de suite. Des peuples lassés de l\'austéritéEn cette fin de mois de juillet 2012, le constat est saisissant. La contagion à l’Espagne a bien eu lieu, la Grèce est plus proche que jamais de la sortie de l’euro – elle est même encouragée ouvertement par le ministre allemand de l’Economie à le faire -, la France a perdu son triple A, ce qui ne l’empêche pas d’emprunter à des taux historiquement bas, le système bancaire européen est dans une situation de faiblesse et de méfiance chronique, et même un faucon comme les Pays-Bas fait profil bas et doit procéder à des plans de rigueur.Les marchés financiers – obligataire, changes et actions – sont de plus en plus déprimés par cette incapacité européenne à trouver une solution concrète à la crise. Et les politiques ne prennent même plus la peine de fustiger les spéculateurs comme responsables de la situation présente. Les peuples lassés de l’austérité se rebellent et manifestent de plus en plus leur scepticisme à l’égard du projet européen. Les projets de croissance qu’avait porté un fringant François Hollande – 120 milliards d’euros ont été mis sur la table – ont épuisé leurs effets d’annonce, et l’Elysée reste d\'un silence assourdissant sur ce qui se passe en ce moment dans la zone euro. Il est vrai qu\'il y a fort à faire avec les plans de licenciements qui se multiplient et inquiètent davantage l\'opinion publique.Même si l\'été 2012 s\'avère bien parti pour être plus meurtrier que 2011, les leaders européens se veulent rassurants.  \"Je ne crois pas qu\'il serait approprié d\'organiser un sommet en urgence ou une réunion au niveau européen\", a indiqué lundi Mario Monti, le président du Conseil italien. La zone euro est au final atteint du syndrome du malheureux tombé d’un gratte-ciel et qui à chaque étage se dit : « Jusqu’ici tout va bien ».  Bonnes vacances !
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