Areva se lance dans le charbon... vert

Jackpot pour la start up Thermya. L’entreprise, créée en 2002 à Villenave-d\'Ornon (Gironde) et détentrice d’un brevet pour son procédé Torspyd permettant de transformer le bois en \"charbon vert\" à moindre coût énergétique, vient d’être achetée par Areva. Le montant de la transaction n\'a pas été dévoilé. Ses dix-huit salariés restent dans l’entreprise pour y poursuivre le développement des projets en cours.Areva Bionergies, la filiale du groupe dédiée à la biomasse, a déjà installé quelque 5.000 MW de centrales à biomasse dans le monde, notamment au Brésil et en Asie. Cette acquisition va lui permettre d’étendre son portefeuille de technologies de production d’énergie décarbonée. Avec une préférence pour des technologies déjà matures, plutôt qu\'en phase de recherche. Thermya a ainsi mis au point un procédé de torréfaction permettant de déshydrater le bois tout en en cassant les fibres, ce qui le rend particulièrement friable et facile à transformer en granulés, en utilisant quatre fois moins d’énergie que cela n’en demande pour le bois traditionnel.Substituer le charbon vert aux granulés de bois traditionnels\"Nous nous sommes intéressés tout particulièrement à la torréfaction car il existe déjà un marché de référence, celui des granulés de bois non torréfiés, auxquels les granulés torréfiés peuvent facilement se substituer\", précise le directeur d’Areva Bioénergies, Xavier Hurbin. Ce qui a tout particulièrement séduit Areva ? Des installations commerciales sur le point d’être mises en service, \"un point très attendu par le marché\", souligne Xavier Hurbin. En effet, Thermya développe actuellement une unité de torréfaction au Pays basque espagnol pour le compte du groupe Lantec, et deux autres sont en cours de construction dans le Pas-de-Calais pour LMK Energy, toutes destinées à alimenter le marché des centrales thermiques européennes.Solution compétitive pour les centrales à charbon\"L’utilisation de pellets torréfiés (utilisables dans une centrale sans nécessiter aucune transformation de l\'installation, ndlr) est une solution plus compétitive que la conversion complète d’une centrale à charbon en centrale à biomasse, et même que la co-combustion charbon/granulés de bois\", se réjouit Xavier Hurbin. Une compétitivité qui s\'accroît encore si l\'on tient compte des crédits carbone acquis en diminuant les émissions de CO2 de la centrale concernée. Sans compter que le taux de substitution du \"charbon vert\" au charbon traditionnel est nettement plus élevé que celui des granulés de bois et que le rendement est également meilleur, car les propriétés de ce produit obtenu par torréfaction se rapprochent beaucoup plus de celles du charbon conventionnel.Première mondialeC’est précisément ce qui distingue la technologie développée par Thermya, tout comme sa faible consommation d’énergie. Un procédé qui semble avoir tout pour séduire les opérateurs de centrales au charbon sommés de les rendre plus \"vertes\", et notamment moins émettrices de CO2. D’autant que, malgré l’irruption du gaz, elles continuent de s’ouvrir en Asie à un rythme effréné, et pourraient bien reprendre aussi du service en Allemagne suite à la décision de sortir du nucléaire. Surtout, grâce à cette acquisition, Areva sera le premier groupe au monde à disposer d’une installation commerciale en fonctionnement…
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