L'export peut-il sauver la croissance française ?

Par latribune.fr  |   |  359  mots
C’est une petite lueur d’espoir que l’on peut distinguer en lisant attentivement les statistiques de l’Insee portant sur les commandes adressées à l’industrie en juillet. En juillet 2012, parallèlement à la baisse de 1,1% des commandes dans l’industrie hors matériels de transport - mais y compris automobile -, les commandes à l’exportation ont augmenté de 0,3% en juillet (+0,3 %). Elément plus encourageant, les commandes en provenance de l’étranger augmentent ont accéléré de 2,2 %.Un taux de change euro/dollar favorableCette tendance peut-elle se prolonger au cours du second semestre ? Deux éléments pourraient jouer en faveur de cette hypothèse : d’une part, le repli du taux de change de l’euro face au dollar qui permet de redresser la compétitivité-prix des exportations tricolores. Selon les estimations de l’institut COE-Rexecode dévoilées ce jeudi, celui-ci s’élèverait en moyenne à 1,26 dollar pour un euro, contre 1,39 en moyenne en 2011. Il continuerait à se replier pour atteindre 1,16 en 2013.Le commerce mondial accélérerait en 2013D’autre part, le commerce extérieur pourrait profiter du regain de vitalité du commerce mondial. Selon l’OMC, qui a dévoilé ses dernières prévisions ce vendredi, celui-ci augmenterait certes moins vite qu’initialement prévu mais il progresserait tout de même à un rythme relativement soutenu : +2,5% pour 2012 contre 3,7% attendu jusqu\'ici et +4,5% pour 2013. L’OMC tablait précédemment sur une hausse de 5,6%.Ces facteurs seront-ils assez puissants pour réveiller l’industrie tricolore et les secteurs qui en dépendent, notamment les services ? Au COE-Rexecode, on n’y croit pas. « Les opinions des industriels sur les commandes apparaissent déprimées », explique Denis Ferrand, le directeur général de l’institut. Quant au regain de compétitivité provenant de la baisse de l’euro face au dollar, il ne profiterait pas réellement aux exportateurs français. « Celle-ci concerne aussi les pays partenaires de la zone euro dont certains – l’Espagne, l’Italie et l’Irlande en particulier – voient reculer leurs coûts salariaux par unité produite, une configuration que ne connaît pas l’économie française », poursuit l’économiste.