La Bourse de Francfort, victime de son statut de premier de la classe

Par latribune.fr  |   |  420  mots
Adulée au pire de la crise de la dette souveraine en zone euro, la Bourse de Francfort perd de son allant. Après une année 2010 euphorique, le DAX 30 traîne la patte, affichant une performance quasiment stable depuis le début de l'année. L'indice regroupant les 30 plus grosses capitalisations boursières allemandes avait pourtant démarré l'année en fanfarre en s'octroyant le 18 février un plus haut de clôture depuis trois ans à 7.426,81 points. Mais depuis, la Bourse de Francfort n'a pas montré la même résistance que ses homologues européennes aux tensions géopolitiques dans le monde arabe et à ses conséquences inflationistes sur les cours du pétrole, mais aussi à l'onde de choc provoquée par les événements Japonnais. Résultat : le DAX a décroché de de près de 7,5 % sur la période. Et ce qui a fait sa force hier devient aujourd'hui une faiblesse. En 2010, le DAX a tiré profit de son exposition tant sectorielle que géographique. Et pour cause. La faible pondération du secteur bancaire (à peine plus de 7 %) a permis à l'indice d'échapper aux craintes de l'effet de la remontée du risque souverain sur les comptes des établissements financiers. Ces incertitudes se sont soldées par une baisse de 11,6 % du Stoxx 600 Bank en 2010, alors que le DAX a grimpé de 16 % sur la même période. La Bourse de Francfort a pu, jusque-là, s'appuyer sur un autre catalyseur pour creuser son avance par rapport aux autres indices européens : ses fleurons industriels nationaux. Très tournés vers l'export et majoritairement rattachés au secteur des biens d'équipements, les membres du DAX 30, à l'image de Siemens, ont constitué un biais d'investissement intéressant pour jouer la dynamique des pays émergents. Malheureusement, cette thématique commence à montrer ses limites tout comme le potentiel boursier des principaux indices émergents. L'impact de la crise nucléaireÀ cela s'ajoute une réallocation sectorielle moins favorable. Là où l'industrie financière reprend des couleurs, les poids lourds comme Volkswagen ou encore ThyssenKrupp plient sous le poids des prises de bénéfices, avec des chutes oscillant entre 7 et 8 % depuis début janvier. Un autre facteur pèse sur la tendance : l'impact négatif de la crise nucléaire du Japon sur les principaux acteurs du secteur de l'énergie en Europe. Parmi eux, RWE enregistre la plus forte baisse de l'indice par rapport au début de l'année tandis que E-On a cédé 7,5 % sur la période.