« Il faut en finir, dans le logement, avec une politique de stop and go »

Par latribune.fr  |   |  482  mots
Votre congrès annuel s'intitule « promoteur immobilier, un engagement citoyen ». N'est-ce pas provocateur pour les particuliers qui avaient acheté des logements dans le cadre des régimes de défiscalisation et les ont loués moins bien que prévu quand ils ne sont pas vides ? Les promoteurs qui ont fait un mauvais usage des régimes Robien-Borloo ne sont pas membres de la Fédération des promoteurs constructeurs. Ensuite, je fais tout mon possible pour mettre de la vertu dans le système. Alors que les parlementaires ont accepté que le dispositif d'investissement locatif Scellier soit ouvert à des villes de la zone C [qui couvre la majeure partie de la province, Ndlr], je propose à l'inverse de le restreindre dans cette zone à des opérations qui associeraient obligatoirement accession à la propriété et investissement locatif, de manière à éviter les dérives qui ont pu être constatées. J'ai aussi proposé que l'on scinde la zone A, qui correspond aux villes où les besoins de logements sont les plus importants, en deux zones, A1 pour Paris et A2 pour les villes plus modestes, et d'abaisser les plafonds de loyer appliqués dans le cadre du Scellier en A2 de 15  euros/m2 à 13 euros/m2, pour tenir compte du marché locatif.Quel regard portez-vous sur la réforme des aides à l'accession à la propriété ?J'y suis favorable à condition qu'on en finisse avec une politique de « stop and go » et que l'on mette en place un dispositif durable. Cette réforme doit répondre à plusieurs objectifs : économiser un milliard d'euros sur les sept milliards que coûtent les dispositifs d'aide à l'accession à la propriété, comme l'a défini le secrétaire d'État au Logement, Benoist Apparu. Respecter les engagements du Grenelle de l'environnement. Redonner aux ménages du pouvoir d'achat immobilier. Tenir compte de la différenciation entre les zones tendues, où les besoins de logements sont aigus et les prix de l'immobilier élevés, et les zones non tendues où les prix sont plus accessibles.Que préconisez-vous ?Le pass-foncier, qui équivaut à un prêt différé, a eu un puissant effet solvabilisateur auprès des accédants modestes, puisqu'il permet de décaler le remboursement d'une partie de l'achat immobilier. Aussi, nous proposons de remplacer la déduction des intérêts d'emprunt immobilier, qui ne joue pas sur la capacité d'achat, par un prêt sans intérêt de type prêt à taux zéro cumulé à une avance à remboursement différé. Celle-ci serait adaptée en fonction de la taille des foyers - plus avantageuse pour les familles - et de la zone géographique où résident les ménages. Un tel mécanisme aurait un effet de levier puissant car il permettrait aux ménages d'emprunter une somme plus conséquente auprès de leurs banques.Marc Pigeon, PRESIDENT DE LA FÉDÉRATION DES PROMOTEURS CONSTRUCTEURS