Petit millésime prévu pour le café

Par latribune.fr  |   |  451  mots
Moins de café, et de moindre qualité : la récolte 2010-2011 ne s'annonce pas sous un très bon jour pour ce marché en crise depuis plusieurs années. Jeudi dernier, le ministère de l'Agriculture du Brésil, premier producteur au monde, a révisé à la baisse de 20 % ses prévisions de production qui était attendue en forte hausse. Selon un météorologue, les pluies diluviennes ont pénalisé le développement des cerises de café dans les États du sud-est du pays. La récolte pourrait donc n'atteindre que 39 millions de sacs* de café, moins encore que la campagne précédente de 39,5 millions. Les deux tiers de la récolte brésilienne sont des plants d'arabica, et le solde du robusta. « Les planteurs devraient perdre beaucoup de grains parce que la pluie entraîne des degrés de développement différents », a précisé Jorge Lulu, météorologue au ministère de l'Agriculture brésilien.Ce qu'expliquent les experts de BNP Paribas-Fortis : « La floraison des plants a été irrégulière, ce qui risque de produire des niveaux de maturité décalés. » Un élément qui complique la récolte, et se solde souvent par des cafés de qualité faible. Et c'est bien là que pourrait se situer le principal problème du millésime 2010 de robusta et d'arabica. à cause du vietnamLes cours du café ont d'ailleurs réagi modérément à la révision à la baisse des prévisions de récolte, avec un gain de 3,5 % sur trois séances à 1.368 dollars la tonne hier pour la première échéance du Nyse Liffe. Car les avis divergent : selon Rodrigo Costa, un expert de Newedge USA, « les pluies devraient surtout affecter la qualité, plus que la quantité récoltée ». Et la situation de surplus, qui devrait approcher les 3,5 millions de sacs cette année incite peu les traders à s'inquiéter des niveaux de production.Un surplus qui plombe le marché (le café cote la moitié de son plus-haut historique), et que les spécialistes attribuent souvent au Vietnam, dont les capacités de production progressent. Avec ses 460.000 hectares consacrés au café, le pays s'est d'ailleurs hissé en 2009 pour la première fois au second rang des producteurs de café, devant la Colombie, avec 18 % de la production de café mondiale. Un record qui ne se reproduira sans doute pas : la production 2010-2011 devrait également être inférieure aux attentes de 15 % à 20 % selon les estimations, car les zones de plantations de café ont aussi été plus arrosées que d'habitude. Pour Commerzbank, le pays ne devrait produire que 16 millions de sacs, soit un recul de 14 % de sa production. * Un sac de café correspond à 60 kg.