La crise freine le respect des normes environnementales

Subissant de plein fouet la crise économique, les entreprises éprouvent quelques difficultés à se mettre en conformité avec les réglementations environnementales, a reconnu hier jeudi la secrétaire d'État à l'Écologie, Chantal Jouanno, qui présentait le bilan annuel de l'inspection des installations classées. Confrontés « aux difficultés d'accès au crédit » et craignant de subir « des distorsions de concurrence » face à des sociétés non soumises à des règles équivalentes, les industriels français, lorsque les pouvoirs publics exigent qu'ils mettent leurs installations aux normes, « se retournent vers l'État afin de lui demander des aides ». « Certains projets de modernisation ont été stoppés à cause de la conjoncture économique », a reconnu avec franchise le directeur général de la prévention des risques au ministère de l'Écologie, Laurent Michel.Même si la mise aux normes et la modernisation environnementales ont un coût qui fait grincer les dents des comptables - entre 250 et 300 millions y sont consacrés chaque année par les entreprises concernées -, la secrétaire d'État reste ferme. « On ne peut tergiverser sur les questions de sécurit頻, a-t-elle martelé, tout en reconnaissant par ailleurs que la crise les rendait plus complexes à satisfaire. L'actualité italienne récente avec la catastrophe écologique de la marée noire sur son plus grand fleuve, le Pô, est là pour rappeler que la prévention des risques environnementaux est un sujet majeur.Le bilan de l'administration en charge de la prévention et du respect des textes réglementaires montre d'ailleurs qu'elle reste active. Aujourd'hui, sur 420 plans de prévention des risques technologiques (PPRT), 30 ont été approuvés par l'État et 281 sont « prescrits », c'est-à-dire en cours de réalisation. Rendus obligatoires par une loi de juillet 2003, les PPRT ont pour objectif de rendre les sites des entreprises compatibles avec leur environnement et surtout de prévenir au maximum les risques d'accident écologique. Le gouvernement souhaite une accélération de leur mise en oeuvre et table sur 40 % de plans bouclés fin 2010 et 80 % d'ici à 2011.identifier les sites sensiblesLe ministère de l'Écologie a par ailleurs annoncé ses priorités pour 2010. Parmi elles, il a annoncé le lancement d'une grande enquête afin d'identifier les sites « sensibles » susceptibles d'avoir été construits sur d'anciens sites industriels très pollués. En clair, de recenser les crèches, écoles, haltes-garderies, etc., éventuellement bâties sur des terrains auparavant pollués par des activités industrielles et qui pourraient mettre en danger la santé de nos chères têtes blondes. Rémy JaninChantal Jouanno, secrétaire d'État à l'Écologie. Le gouvernement vise 80 % de plans bouclés d'ici à 2011.
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