Obama enjoint le Congrès de rompre le statu quo sur la santé

Par latribune.fr  |   |  534  mots
Déterminé à réformer le système d'assurance santé de son pays, Barack Obama a organisé jeudi un « sommet » télévisé avec 40 élus du Congrès, en espérant atteindre plusieurs objectifs. Tout d'abord, convaincre une opinion publique lasse des querelles partisanes de la nécessité d'une refonte en profondeur de ce système. Évaluées à 2?.500 milliards de dollars par an, les dépenses de santé des États-Unis sont les plus élevées du monde, mais 46 millions d'Américains sont pourtant dépourvus de couverture. Obama entendait aussi placer le Capitole devant ses responsabilités : aux démocrates de la Chambre des représentants et du Sénat, le président demande d'aplanir les différences notables de leurs projets de loi respectifs. De l'opposition républicaine, la Maison-Blanche attendait des propositions concrètes à verser à ce débat au lieu de faire systématiquement barrage aux projets de la majorité et de son administration. « Chacun comprend que la situation ne s'améliore pas, mais empire », a clamé Obama. À l'horizon 2025, les dépenses de santé devraient représenter 25 % du PIB des États-Unis, contre 16 % actuellement. La réunion a été organisée après que la Chambre et le Sénat ont adopté des projets de loi assez différents, notamment en matière de financement de la réforme. De plus, alors que les républicains sont déterminés à torpiller ce projet phare du président avant les élections de mi-mandat, en novembre, une défaite électorale à la fin janvier a fait perdre aux démocrates leur majorité qualifiée au Sénat. Obama a insisté sur le fait que les projets démocrates contiennent des idées défendues par certains républicains. Ses conseillers citent par exemple l'autorisation pour les particuliers de contracter leur police d'assurance dans un autre État que celui où ils résident, la capacité pour les PME de s'associer afin de minimiser les dépenses de santé pour leurs salariés et l'interdiction pour les assureurs de refuser des clients en raison de maladies préexistantes. réduire le déficit en 20 ansAutant de propositions formulées dans le projet de réforme présenté lundi par la Maison-Blanche, censé réduire le déficit des États-Unis de 1.100 milliards de dollars en vingt ans, tout en apportant une couverture maladie à 31 millions d'Américains qui en sont dépourvus. « Si le fossé séparant nos idées est trop difficile à combler, nous verrons comment procéder », a prévenu Obama, faisant une allusion à peine voilée à la capacité pour les démocrates d'employer une procédure leur permettant d'adopter une réforme avec une majorité simple au Sénat. Sénateur républicain du Tennessee, Lamar Alexander a enjoint le président de ne pas l'utiliser et recommandé que les négociations « repartent de zéro ». Ce à quoi la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a répliqué que les Américains « n'avaient plus le temps » d'attendre. Elle a rappelé que démocrates et républicains savent parfois s'accorder, comme ils l'ont fait à la Chambre mercredi pour lever l'exemption en matière de protection antitrust dont bénéficient les assureurs santé. ?