La ruée vers les obligations à haut rendement reprend

Par latribune.fr  |   |  386  mots
Après un accès de faiblesse lié aux turbulences grecques en milieu de semaine dernière, les obligations « high yield », caractérisées par une notation financière égale ou inférieure à BB, ont bénéficié du retour en grâce du goût du risque. Évoluant en sens inverse des prix, le rendement des titres notés BB s'établissait mercredi à 7,12 %, contre 7,55 % en début d'année, selon les indices établis par Merrill Lynch. Mardi dernier, le rendement était remonté à 7,46 %, alors que les ministres des Finances de la zone euro se réunissaient pour évoquer les difficultés budgétaires de la Grèce.« En Europe, les obligations high yield continuent de bénéficier d'un afflux de capitaux favorable, qui s'explique par une bien meilleure appétence des investisseurs pour le risque et aussi par une recherche permanente de rendement », souligne dans une note la société de gestion Nordea Investment Funds. Sur le compartiment « investment grade », composé des sociétés disposant d'une notation égale ou supérieure à BBB, les rendements s'établissaient mercredi à seulement 4,42 %, selon les indices de Merrill Lynch, soit un écart de 270 points de base par rapport aux sociétés de l'univers high Yield notées BB, et 577 points avec celles notées B.Outre-Atlantique, le marché a également retrouvé des couleurs, mais la détente observée est plus timide. Selon les indices Merrill Lynch, le rendement des titres notés BB a diminué de seulement 8 points de base, à 7,55 %, après un pic de 7,89 % le 12 février dernier. Une configuration qui s'explique par des émissions et des taux de défaut qui restent plus élevés qu'en Europe. Si le taux de défaut sur douze mois glissants a augmenté en Europe d'environ 0,75 point en janvier, à 8,27 %, il reste sensiblement moins élevé qu'aux États-Unis, où il a atteint 10,89 % le mois dernier, après 10,92 % en décembre. En outre, la vigueur de l'offre pèse sur les prix. En janvier, ce sont ainsi 13,4 milliards de dollars qui ont été émis aux États-Unis, contre seulement 7,1 milliards en Europe. Le marché américain est par ailleurs menacé par des volumes de refinancement élevés dans les prochaines années. Selon Bank of America, plus de 600 milliards de dollars d'obligations et de prêts arriveront à échéance entre 2012 et 2014. Julien Beauvieux