Vodafone face à l'ire d'un actionnaire

Par latribune.fr  |   |  395  mots
Les bons résultats publiés vendredi allégeront-ils un peu la pression sur la direction de Vodafone lors de l'assemblée générale des actionnaires ce mardi ? Le premier opérateur mobile mondial en termes de chiffre d'affaires a retrouvé la croissance interne au premier trimestre de son exercice, d'avril à juin (+ 1,1 % contre ? 0,4 % attendu), « pour la première fois depuis que la récession a impacté le groupe », s'est réjoui Vittorio Colao, le directeur général. Le fonds de pension des professeurs de l'Ontario (OTPP), qui détient 0,42 % du capital, a prévenu la semaine dernière qu'il voterait mardi contre la réélection du président du conseil d'administration, John Bond, et du vice-président, John Buchanan, même s'il soutiendra celle de Colao, aux manettes depuis deux ans. Le fonds canadien appelle à un remaniement du conseil et dénonce « la politique d'acquisitions désastreuse du groupe ». « Décote persistante »En mai, Vodafone a dû déprécier de 2,7 milliards d'euros la valeur de ses parts dans l'opérateur Essar en Inde, du fait de la très vive concurrence, trois ans après leur acquisition au prix fort, pour 8,5 milliards d'euros. Mais, bonne nouvelle, « l'Inde est maintenant en trésorerie positive au niveau de l'exploitation », a souligné Vodafone vendredi.Le fonds s'agace de la « décote significative et persistante » de l'action Vodafone par rapport à la valeur de ses actifs. Sa capitalisation boursière de 94 milliards d'euros est inférieure à la « somme des parties » calculée par les analystes, proche de 150 milliards, et qui inclut notamment ses 45 % dans Verizon Wireless aux États-Unis et ses 44 % dans SFR en France. L'OTPP n'est pas le seul investisseur à réclamer des cessions d'actifs pour faire ressortir cette valeur, même si sa campagne a peu de chances d'aboutir. Vittorio Colao est attentif à ces critiques. En juin, il a répété qu'il reconsidérerait ces deux participations. Vodafone n'a pas perçu de dividende de Verizon Wireless depuis 2005. Du côté de SFR, Vivendi, qui détient les autres 56 %, est prêt à monter à 100 % mais les deux actionnaires peinent à s'accorder sur la valorisation. Vendredi, Colao a indiqué qu'il présenterait à l'automne une nouvelle stratégie prenant en compte l'explosion des services de données mobiles et visant à accélérer la création de valeur. Peut-être de quoi apaiser momentanément la grogne des actionnaires.