ÉDITION« Le Kindle marchera en France si le contenu est l࠻, explique, très confiant, Xavier Garambois, directeur général d'Amazon.fr, dont la maison mère vient de lancer son livre électronique hors des États-Unis. Reste qu'à ce jour, le groupe américain, premier distributeur de livres sur Internet au monde, n'a pas réussi à convaincre le moindre éditeur français de rejoindre son site. L'internaute français qui a déboursé 279 dollars pour son Kindle ? livré avec une prise électrique américaine et un mode d'emploi en anglais ? aura donc beaucoup de mal à trouver un livre à télécharger en français parmi les 250.000 ouvrages disponibles sur le site, à 99 % en langue anglaise.prix de ventePour Xavier Garambois, « la stratégie d'Amazon n'était pas de faire un produit pour la France. Aujourd'hui, le Kindle s'adresse aux lecteurs qui parlent anglais. À terme ? ça prendra peut- être du temps ?, on va proposer des titres en français », ajoute-t-il. Un pari osé, quand on sait que le site américain a une stratégie de prix très agressive ? « plus de 70.000 titres à moins de 5,99 dollars », lit-on sur le site ? et que celle des éditeurs français est de garder le contrôle du prix. Selon le patron d'Amazon.fr, le groupe « discute tous les jours » avec les maisons d'édition françaises. Arnaud Nourry, président d'Hachette Livre, numéro un français, indique pourtant : « À ce jour, je ne connais pas la position d'Amazon concernant le prix de vente des livres en format numérique en France. Il n'est pas question d'importer le modèle américain à 5,99 dollars en France ».« Aujourd'hui, pour 100 livres en version papier vendus sur le site, 48 versions électroniques sont vendues pour le Kindle aux États-Unis, contre 15 % il y a un an », souligne le groupe. En présentant ses résultats trimestriels, Jeff Bezos, PDG d'Amazon, a indiqué que le Kindle est aujourd'hui le produit le plus vendu sur Amazon.com, en valeur et en volume. Le distributeur a publié un résultat net en hausse de 68 %, à 199 millions de dollars, et un chiffre d'affaires de 5,45 milliards de dollars, en progression de 28 %. Pour la saison de Noël, la meilleure de l'année, il prévoit une progression de 21 % à 36 %. Sandrine Bajo