L'Australie devrait profiter de l'actuelle flambée des cours du blé

Par latribune.fr  |   |  409  mots
Comme l'Argentine et les États-Unis, l'Australie a de fortes chances de profiter à plein de l'actuelle flambée des cours internationaux du blé. Les dernières estimations de l'Abare (Australian Bureau of Agricultural and Ressources Economics) tablent en effet sur une production de 25,1 millions de tonnes cette année, soit la meilleure récolte depuis six ans, avec une hausse de 16,5 %. Le pays bénéficie pour une fois de conditions climatiques excellentes, notamment dans sa partie est. Les augmentations enregistrées dans les états des Nouvelle-Galles du Sud (+ 96 % malgré les nuées de sauterelles), du Victoria (+ 7 %) et du Queensland (+ 31 %), compensent largement les mauvais chiffres du grenier à blé ouest australien, qui produira cette année moins de 6 millions de tonnes suite au manque de pluie, contre plus de 8 millions de tonnes l'an passé. Les volumes d'exportations devraient en profiter, puisque toujours selon l'Abare, le quatrième exportateur de la planète devrait expédier 18,2 millions de tonnes, soit un tiers de plus qu'en 2009, permettant au pays d'engranger 3,7 milliards d'euros, en croissance de 41 %. En attendant de bénéficier de l'augmentation annoncée des volumes, les céréaliers australiens sont déjà les grands gagnants de la hausse des prix internationaux, avec une rémunération supérieure de 30 % à l'an passé, à 319 dollars australiens (226 euros) la tonne de blé. Sur les marchés européen et américain, l'embargo décidé par la Russie sur les exportations de blé, qui sera maintenu jusqu'au 1er juillet 2011, a contribué à l'envolée des cours durant l'été. Sur Nyse.Liffe, le prix du blé s'est renchéri de 55 % depuis la fin juin.« Des proies tentantes »Le contexte a de quoi attirer un peu plus les investisseurs étrangers, qui lorgnent avec intérêt le marché australien depuis sa libéralisation en 2008. Après le canadien Viterra qui a déboursé 1,1 milliard d'euros l'an passé pour s'emparer d'ABB Grains, c'est au tour d'AWB (l'ancien guichet unique, en perte de vitesse depuis la dérégulation) de tomber dans l'escarcelle d'un autre canadien, Agrium, pour près de 850 millions d'euros. Une opération qui suit de quelques mois, celle du japonais Sumitomo sur Emerald. « Les principaux négociants australiens sont relativement petits et sous-capitalisés. Ils constituent donc des proies tentantes pour les poids-lourds internationaux du secteur », explique un expert de chez JP Morgan, qui s'attend à une poursuite du mouvement dans les prochains mois, « surtout si la bonne santé actuelle du secteur se confirme ». Olivier Casl