Grand emprunt ? : les réserves des syndicats

Par latribune.fr  |   |  347  mots
Les partenaires sociaux ont été à nouveau reçus hier à l'Élysée par Nicolas Sarkozy. Au vu des conclusions du rapport Juppé-Rocard, le chef de l'État ? qui doit annoncer ses arbitrages avant le 10 décembre ? souhaitait évoquer avec eux les priorités et les modalités de l'emprunt. À l'issue de la rencontre, la plupart des leaders ont marqué leur accord avec les propositions de la commission pour investir dans le développement durable, l'enseignement supérieur ou la recherche. Au Medef, on considère ainsi que « l'accent mis sur l'enseignement supérieur est légitime et justifi頻. L'organisation patronale a toutefois attiré l'attention du chef de l'État sur le fait que les « financements devaient passer par les fondations déjà existantes, plutôt que par l'agence gouvernementale », créée à cet effet comme le propose le rapport. Une création qui intervient au moment où le gouvernement entend supprimer commissions et agences diverses? Le Medef souligne également quelques carences dans le rapport, notamment sur les questions de santé. De son côté, Jean-Claude Mailly (FO), qui pointe l'évolution sémantique du « grand emprunt » en « grand plan d'investissement », regrette le peu de cas fait à l'industrie et « l'absence de priorités sociales », alors que « le grand emprunt est un outil de cohésion sociale ». Il se prononce également contre la création de nouvelles agences gouvernementales qui « seraient de nouveaux bidules ». De son côté, la CFDT demande au gouvernement de « suivre les recommandations du rapport » pour aller « vers un nouveau modèle de développement, qui associe la performance économique au progrès social ».« associés au suivi »Dans un bel ensemble, les dirigeants syndicaux et patronaux ont par ailleurs exprimé leur préférence pour des investisseurs institutionnels plutôt que du public, considérant que cette formule serait moins coûteuse. FO ajoutant qu'il fallait « zéro profit pour les banques ». Enfin, répondant notamment à une demande formulée par l'UPA (artisanat), le chef de l'État a confirmé que les partenaires sociaux seraient « associés au suivi des investissements d'avenir ». Isabelle Moreau