Crédit Agricole veut se rapprocher d'Equens

Par latribune.fr  |   |  407  mots
L'Espace unique européen des paiements (ou Sepa) est en cours de mise en place et le Crédit Agricolegricole est décidé à prendre de l'avance. En annonçant hier l'ouverture de négociations exclusives pour étudier un rapprochement avec Equens SE, la Banque verte affiche l'ambition de constituer « le premier opérateur européen dans le domaine des paiements et des cartes bancaires », selon Jean-Yves Hocher, directeur général délégué de Crédit Agricolegricole SA. Equens est une plate-forme technique, filiale à l'origine des banques coopératives allemandes. Elle a étendu ensuite sa couverture principalement aux Pays-Bas ? ABN-Amro, ING et Rabobank sont devenus ses actionnaires ? et plus récemment à l'Italie avec l'entrée d'ICBPI à son capital. Equens gère 8,9 milliards de paiements (par cartes, virements, prélèvements, etc.) par an. En se regroupant avec Cedicam, la plate-forme du groupe Crédit Agricolegricole qui traite 30 % des paiements en France, le nouvel ensemble pourrait gérer 15 milliards de transactions, soit plus de 10 % du volume annuel européen. « Avec le Sepa, les banques savent qu'elles vont gagner moins d'argent, donc elles essaient d'abaisser les coûts de revient des traitements des paiements », souligne Régis Bouyala, associé du cabinet conseil Eurogroup et auteur du livre « les Paiements à l'heure de l'Europe et de l'e-paiement » (Revue Banque édition). L'harmonisation des règles et la concurrence accrue qui va en découler conduisent les acteurs à repenser leur organisation car « les coûts des plates-formes de traitement des transactions sont fixes, donc plus le volume de transactions est important, plus le coût unitaire est réduit », précise Régis Bouyala. Equens et Cedicam se fixent d'ailleurs l'objectif « d'abaisser le coût unitaire » et de « mettre en commun des expertises ». L'étendue de ces mises en commun reste imprécise. « Certaines opérations de traitement (comme l'acquisition du paiement ou la compensation) sont plus simples à mettre en commun que d'autres. La plus difficile est aussi la plus coûteuse et donc celle qui représente le plus grand gisement d'économies potentielles, il s'agit du service après-vente, c'est-à-dire tout ce qui concerne les liens avec les clients et leurs éventuelles réclamations », explique Régis Bouleya. Le client final verra-t-il concrètement les bénéfices d'une telle alliance?? Difficile à dire aujourd'hui, les négociations ne devraient aboutir que courant 2010. nLe nouvel ensemble pourrait gérer 15 milliards de transactions, soit plus de 10?% du volume annuel européen.