Les banques européennes prennent leurs marques en Turquie

Par latribune.fr  |   |  371  mots
La plupart des marchés d'Europe occidentale étant saturés en banque de détail, les banques cherchent des relais de croissance. Un pays attire particulièrement les convoitises : la Turquie. Aux portes de l'Europe, en forte croissance économique et démographique, encore sous-bancarisée, la Turquie a tout pour plaire. Ce n'est pas un hasard si Dexia a imploré la Commission européenne de lui laisser sa banque de détail turque, DenizBank. Dexia accroché à DenizBankEn 2009, cette dernière a ouvert 50 agences et acquis 615.000 nouveaux clients particuliers et entreprises, ce qui correspond à une hausse de 20 % sur l'année, indique Dexia. Les revenus de DenizBank ont progressé de 10 % en 2009 et son résultat avant impôt (184 millions d'euros) de 60 %. BNP Paribas doublement implantéBNP Paribas, elle, a une double présence en Turquie. La banque française détenait déjà TEB , conjointement avec le holding familial Çolakoglu. Avec l'acquisition de Fortis, elle a mis la main sur Disbank. Cependant, le régulateur turc n'autorisant pas deux banques commerciales appartenant à un même groupe à opérer séparément, la situation ne devrait pas tarder à évoluer. Une opportunité rareUn autre géant bancaire, Santander, s'intéresserait de près au marché turc. Vendredi, la presse locale faisait état de ses discussions avec General Electric, à propos de la vente de ses 20,85 % dans Garanti, la première banque turque cotée. Cette participation est évaluée à 3,3 milliards de dollars. Le cours de Garanti a progressé de 143 % en 2009, surperformant l'indice local des valeurs bancaires, qui a gagné 116 %.La première banque de la zone euro s'est abstenue de tout commentaire. Si une telle acquisition lui permettrait de mettre un pied en Turquie, ses dirigeants ont souligné à l'occasion des résultats annuels qu'ils ne souhaitaient pas s'aventurer sur de nouveaux marchés. En outre, comme le soulignent certains analystes, Santander a l'habitude d'acquérir des banques qui ont besoin d'être restructurées. Or Garanti est plutôt bien géré. Cependant, il se peut que Santander considère Garanti comme un pur placement financier, à revendre lorsque l'opportunité se présentera, indique un gérant de fonds à Reuters. Selon le quotidien turc « Dunya », Intesa Sanpaolo et un fonds du Golfe sont également intéressés.