Les introductions en Bourse ignorent la volatilité

Par latribune.fr  |   |  548  mots
Après deux ans de disette, les opérations de marchés semblaient bien reparties en début d'année. Côté IPO, le premier trimestre laissait encore espérer un bon millésime 2010 avec 77 opérations repertoriées par PricewaterhouseCoopers (PwC) sur le premier trimestre en Europe. Mais depuis avril, le risque souverain et politique, a rebattu les cartes sur les marchés d'actions. L'aversion au risque a ravivé la volatilité, traditionnellement dissuasive pour les introductions en Bourse ou les fusions-acqusitions. Preuve de ce regain de tension, le VIX autrement appelé « l'indice de la peur », mesurant le niveau de nervosité des investisseurs sur le S&P 500, est récemment repassé au-dessus de 45 % et évolue aujourd'hui dans les mêmes latitudes que celles de l'automne 2008, post-Lehman.Un climat qui n'a rien pour inspirer confiance. Dans l'absolu seulement. Car en vérité, les turbulences actuelles n'ont pas complètement anéanti toutes les vélléités. Dernier exemple en date, la semaine passée, l'américain Honeywell mettait la main sur Sperian pour 1,1 milliard d'euros. Par ailleurs, selon les professionnels, exception faite de la première semaine d'avril où les conditions de marché ont repoussé certaines IPO, les introductions en cours ne sont pas remises en cause. En témoignent, les deux nouveaux projets annoncés ce mercredi (lire encadré et ci-dessous) « Les opérations qui sont dans les tuyaux vont passer coûte que coûte avant l'ét頻, parie Virginie Lazès, directrice du départment Corporate Finance chez Brian Garnier. Une tendance qui laisse à penser que co-existent en ce moment deux réalités entre le marché et les entreprises. « Le retour de la croissance se confirme, les budgets des sociétés depuis le début de l'année n'ont pas changé et les bilans sont assainis... Les dossiers sont souvent de qualité et les investisseurs sont là. L'ajustement se fait sur le prix et le timing. Il n'y a donc aucune raison de s'arrêter en chemin » détaille Virginie Lazès.période passagèreEn dépit des apparences et de l'aversion au risque, le marché est loin d'être déserté. « Après avoir broyé du noir pendant deux ans, il y a une tendance générale à l'optimisme chez les investisseurs qui tentent de pratiquer la méthode cou頻 confirme un professionnel. Un regain d'appétit certes mais qui ne se fait pas au détriment de la recherche de qualité. « Les investisseurs sont très regardants sur les dossiers. Ils aiment particulièrement les nouvelles histoires avec une certaine visibilité et de la croissanace à la clé, résume un spécialiste d'une grande banque parisienne. Ils peuvent même se permettre d'arbitrer entre deux dossiers comme ce fut le cas en début d'année ». Autant dire que la période de forte volatilité que traversent actuellement les marchés ne devrait être que passagère, dans l'esprit des investisseurs. Si tant est que les marchés ne s'enfoncent pas plus bas que terre. «S'il y a un inversement de tendance, il devrait se faire cet été et promet d'être brutal» présage l'experte de chez Brian Garnier. n « l'indice de la peur », mesurant la nervosité des investisseurs sur le S&P 500, est repassé au-dessus de 45 %.