François Hollande revient à Florange, mais pour quoi faire ?

Par latribune.fr  |   |  672  mots
Autre contexte, autre ambiance. Plus d\'un an et demi après sa visite à l\'usine ArcelorMittal de Florange, François Hollande est à nouveau allé à la rencontre des ouvriers de l\'usine - comme il leur avait promis - ce jeudi 26 septembre au matin. Exit le candidat à la présidentielle, cette fois, c\'est le président qui parle:\"Je suis venu faire une annonce: la création d\'une plate-forme publique de recherche et de développement industriels pour la sidérurgie lorraine\" La plate-forme en question \"vise à garantir l\'indépendance de la sidérurgie française\", et de \"maintenir les savoir-faire\"  a expliqué le Président. Il s\'est engagé à revenir chaque année sur le site. \"Pour être certain qu\'une annonce ne vient pas s\'ajouter à une autre, je viendrai chaque année ici à Florange pour veiller au respect des engagements qui ont été pris, pour m\'assurer que ce centre de recherche et de développement industriel, que ce centre public, produit les résultats escomptés\", a-t-il assuré, avant de poursuivre: \"Je m\'en expliquerai à chaque fois avec les acteurs économiques comme avec les organisations syndicales car on ne construit rien sans assumer à chaque étape la responsabilité de la décision\".Le projet de loi Florange voté par les député la semaine prochaineCette rencontre intervient une semaine après la présentation de la loi Florange devant les députés.Ce projet de loi, qui sera voté à l\'Assemblée nationale le 1er octobre prochain, est bien moins ambitieux que ce qu\'avait promis François Hollande lorsqu\'il était candidat. Le 24 février 2012, il avait ainsi déclaré qu\'une \"grande firme qui ne veut plus d\'une unité de production\" devrait être obligée de trouver un entrepreneur. Au final, elle sera seulement contrainte d\'en rechercher un.> Lire aussi : Que reste-t-il de la \"loi Florange\"?La CGT avait organisé une manifestation en guise de comité d\'accueil pour le chef de l\'État, qui est arrivé vers 9 heures sur le site. \"Si monsieur Hollande vient uniquement nous redire ce qu\'on sait déjà et serrer des mains, ça n\'a aucun intérêt. Si c\'est uniquement pour honorer sa promesse de revenir, ça ne suffit pas et ça risque de se retourner contre lui. On n\'est pas dans un show médiatique\", avait déclaré en amont Édouard Martin, le célèbre leader local de la CFDT. 120 journalistes étaient, en effet, attendus pour cette visite .A son arrivée, François Hollande a rencontré la direction d\'ArcelorMittal, avant une table ronde, à huis clos, avec les organisations syndicales d\'une heure et demie.33 millions d\'euros pour le site de FlorangeAprès l\'arrêt des hauts-fourneaux de Florange en avril dernier, le syndicat FO avait déposé devant l\'usine une stèle dénonçant la \"trahison\" de François Hollande. Depuis, ArcelorMittal a signé un accord avec le gouvernement promettant d\'investir 180 millions d\'euros sur le site sur cinq ans.Le président de la République présentera aux employés son pacte État-Région (2014-2016), qui prévoit 300 millions d\'euros d\'investissements dans des projets lorrains innovants, dont 33 millions pour  le développement d\'une technologie de production d\'acier faiblement émettrice de CO2 pour le site d\'ArcelorMittal.Le chef de l\'État n\'étais pas accompagné du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, qui avait menacé de démissionner fin 2012 après le refus par l\'exécutif de son projet de nationalisation temporaire de Florange.S\'il est officiellement retenu à Bruxelles, le ministre avait déclaré, il y a quelques jours, qu\'il n\'était \"pas du tout au courant\" de cette visite présidentielle, signifiant ainsi qu\'il n\'était pas invité à accompagner le chef de l\'État.> Nationalisation de Florange : pourquoi l\'idée de Montebourg n\'est pas absurde ?Article publié le 26.09.2013 à 7h40, mis à jour à 13h21