Dominique Strauss-Kahn se fait attendre, ses adversaires se font entendre

« Je ne veux pas répondre à cette question, j'ai dit tout ce que j'ai à dire à ce propos ». Dominique Strauss-Kahn a une nouvelle fois calmé les ardeurs de ses partisans qui guettent chaque intervention médiatique du directeur général du FMI, espérant un signe confirmant son retour en France pour l'élection présidentielle de 2012. DSK a accordé un entretien au magazine Bloomberg Markets dans la première semaine de janvier, avant que le Parti socialiste fixe définitivement le calendrier de ses primaires. Les candidatures devront être déposées avant le 13 juillet, ce qui laisse encore cinq mois pleins de réflexion au patron du FMI. Son mandat à Washington court jusqu'à octobre 2012 et son contrat de travail lui interdit toute déclaration sur la situation politique intérieure française et toute activité politique dans son pays. Un choix malaiséLe jour où Dominique Strauss-Kahn fait mouvement vers Paris, sa démission est aussitôt effective au FMI. Le choix est malaisé, en pleine présidence française du G8 et du G20. Et à gauche les rivaux et adversaires de l'ancien ministre de Lionel Jospin ont compris le profit qu'ils pouvaient tirer de cette longue absence.À commencer par Jean-Luc Mélenchon, qui brigue l'investiture du Front de gauche pour 2012, et qui instruit patiemment le procès pour droitisation du possible candidat socialiste. Dernière salve mercredi dans « Libération » : « DSK incarne tout ce qui a conduit la gauche à sa perte en Europe (...) Sa candidature ne pourra pas rassembler la gauche et écartera bon nombre de gens de l'élection ». Les proches de Dominique Strauss-Kahn ne méconnaissent pas les risques de cette guerilla minante menée contre leur champion. Cette semaine, Jean-Christophe Cambadélis a mis en garde la gauche contre « le retour de la machine à perdre » et Pierre Moscovici s'est dit « persuadé que Mélenchon, au second tour, ne se trompera pas » et « fera le nécessaire » lors du choix entre DSK et Nicolas Sarkozy.Au PS, les rivaux potentiels de Dominique Strauss-Kahn avancent leurs pions. Ségolène Royal est partie en campagne. Martine Aubry laisse de plus en plus affleurer son envie. François Hollande progresse dans les sondages. Nicolas Sarkozy fait son miel de la situation au PS. À l'Elysée, on salue « le très bon parcours » de Dominique Strauss-Kahn à la tête du FMI. Et pour mieux faire pression sur le champion des sondages, on ajoute que, s'il ne se représente pas en 2012 à la tête de l'institution, « il est certain que le siège est perdu pour la France ». Hélène Fontanaud
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