La CGT secouée par la rumeur autour du départ de son leader

Toujours friand d'une pointe d'ironie, Bernard Thibault n'a pas résisté à la tentation jeudi, en indiquant que (son) « bilan de santé se résume à une sinusite ennuyeuse ». Mais pour le reste, le communiqué, envoyé par le leader de la CGT pour démentir toute velléité de jeter l'éponge à la fin de l'année 2011 comme l'affirmait « Le Parisien », est des plus sérieux. « Je démens très clairement cette information », assène Bernard Thibault qui y voit une volonté de déstabilisation. Et de répondre sur chacun des points qui expliquerait son souhait de mettre fin à son quatrième mandat un an avant son terme. Des divisions au sein de la centrale de Montreuil ? « En aucun cas, la CGT n'est en prise à des conflits internes tels qu'ils déstabiliseraient sa direction nationale ». Des problèmes personnels ? « Je ne rencontre aucune difficulté particulière sur le plan familial ». Une lassitude après le conflit sur les retraites ? « Comme de nombreux militants, au-delà des difficultés inhérentes au combat syndical, j'éprouve une réelle fierté à militer à la CGT. Rien qui donnerait envie de partir ». Et la question de sa sucession sera traitée « le moment venu - et ce n'est pas encore le cas - selon (les) procédures habituelles, dans un cadre collectif ». ZizanieIl n'empêche. Malgré ce démenti, l'épisode est révélateur de l'agitation qui règne actuellement à l'intérieur de la CGT. Le conflit autour de la réforme des retraites a cristallisé les positions. L'alliance affichée avec la CFDT de François Chérèque, qui a pesé tout au long de l'automne sur les modalités d'actions retenues par l'intersyndicale, a fait grincer les dents dans les rangs des CGTistes les plus contestataires. Le refus de Bernard Thibault d'appeler à la grève au niveau national et de renvoyer la décision à la base n'a rien arrangé. Le tout sur fond de perte d'influence lors des élections qui se sont récemment tenues dans des bastions traditionnels de la CGT, comme la RATP ou EDF. Et alors que se tiendra un nouveau scrutin à hauts risques à la SNCF le 24 mars. Pour écarter tout soupçon de réformisme aigu, le secrétaire général de la CGT a multiplié les gestes de rébellion depuis le début de 2011. Il a refusé de se rendre aux voeux du chef de l'État, a rejeté l'agenda social élaboré entre les autres organisations syndicales et le patronat et pris ses distances avec l'intersyndicale, la rendant de facto sans objet. Reste à savoir si, une fois la rumeur de départ anticipé démentie, le calme reviendra à la CGT. Et si Bernard Thibault parviendra à ressouder la centrale autour de sa ligne, mélange de contestation et de propositions. Il y a à peine plus d'un an, en décembre 2009, Bernard Thibault avait été réélu par 87 % des voix lors du congrès de Nantes.
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